Expulsions sommaires à la cité U d'Antony
Il a découvert une note du Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et sociales) de Versailles près de sa porte, lui indiquant que sa chambre avait fait l'objet d'une reprise administrative en son absence et qu'il pourrait disposer de ses effets sous 48 heures. Jointe par l'AFP au téléphone, Aminata, qui témoigne sous un prénom d'emprunt, a raconté la même mésaventure, survenue la veille. « Mon avis d'expulsion définitive est tombé vendredi, mais je n'ai pas pu m'organiser car je travaille. Mardi, je suis rentrée dans l'après-midi et j'ai retrouvé mes vêtements dans des sacs poubelle », a-t-elle affirmé.
Sollicité par l'AFP, le Crous de Versailles, qui gère la résidence, n'a pas donné suite. Le directeur de la cité U Pascal Vinzio a dit qu'il n'était pas habilité à communiquer. Selon le collectif « Sauvons la résidence universitaire Jean Zay », qui dénonce des pratiques illégales, ce type d'opération a eu lieu à plusieurs reprises ces derniers jours, mais aucun chiffre n'a pu être obtenu.
« Les expulsions s'accélèrent parce que le bâtiment C doit être vidé cet été pour être détruit », a dit Nabila Meknoun, 23 ans, membre du collectif. Propriétaire de la résidence depuis janvier, après un transfert de l'État, la communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre, dont fait partie la ville d'Antony, a confirmé le 1er juillet que le bâtiment C serait détruit, car trop vétuste à ses yeux.
Bruno Poulard (source AFP)