... Et une hausse des taux des prêts immobiliers qui s'accélère !

La conjonction du redémarrage des marchés d'actions, de la résistance inattendue de l'économie américaine et des perspectives de nouvelles hausses des taux de la Banque centrale européenne (BCE), expliquent notamment cette brusque hausse. "Je pense que ces taux ne vont plus tellement bouger sur l'été", anticipe M. Bragadir. "Ensuite, en fonction de ce qui va se passer à la rentrée, on a peut-être une possibilité de monter au-delà", ajoute-t-il.
La forte augmentation des taux obligataires a surtout eu un impact sur les prêts immobiliers à taux fixe et redonné de l'attractivité aux prêts à taux révisables, selon Philippe Dumel, responsable des activités France d'UCB, filiale de crédit immobilier du groupe bancaire BNP Paribas.
Un choix guidé par la perspective de la fin prochaine du cycle de hausse des taux de la BCE, qui influence directement les taux révisables. "C'est quand on arrive plutôt vers le point haut du cycle qu'il faut justement opter pour le taux variable", estime M. Dumel. La fin du cycle correspond, pour l'emprunteur, à une stabilisation de son taux variable, voire à une baisse à moyen terme.
La remontée des taux, même si elle est plus progressive pour les emprunts à taux variable, va accentuer le ralentissement du crédit immobilier en France, annoncé depuis plusieurs mois. M. Dumel prévoit une stabilisation du nombre de transactions sur 2007, le volume de crédits se maintenant lui aussi, à 150 milliards d'euros environ.
Pour les analystes, l'impact de la déductibilité des intérêts d'emprunt proposée par le gouvernement n'aura qu'un effet marginal sur le volume de crédit, ne remettant pas en cause le scénario du ralentissement. Si la remontée des taux pourrait connaître un point haut fin 2007 ou début 2008, la possibilité de retrouver des conditions de crédit aussi favorables que celles constatées ces trois dernières années paraît improbable à moyen terme.
"C'était presque une anomalie", considère M. Bragadir. "Pour qu'on retrouve ce niveau-là, il faudrait quasiment qu'on soit dans un mécanisme de déflation. Or aujourd'hui les politiques qui sont menées sont favorables à la croissance, donc plutôt inflationnistes", précise-t-il.