En quoi consiste l'isolation thermique répartie (ITR) ?
Le fonctionnement de l’isolation répartie
L’isolation thermique répartie, aussi appelée ITR, consiste à utiliser, lors de la construction, des matériaux de construction à hautes performances thermiques. Ce faisant, aucun isolant, qu’il soit intérieur ou extérieur, n’est nécessaire. L’isolation est alors assurée par l’air emprisonné à l’intérieur du matériau de construction.
Les quatre principaux matériaux permettant une isolation thermique répartie sont :
- Le béton cellulaire
- La brique en terre cuite alvéolaire
- Les blocs de béton léger
- Les blocs moulés de chanvre et de chaux pour les maisons à ossature bois
Avec l’isolation thermique répartie, aucun matériau isolant ne s’ajoute aux parois : les murs sont donc à la fois porteurs et thermiquement performants. C’est pour cette raison qu’on les appelle les « monomurs ».
Une isolation réservée à la construction
Contrairement à l’isolation par l’intérieur ou à l’isolation par l’extérieur, l’isolation répartie doit être réalisée au moment de la construction, puisqu’elle concerne les murs porteurs. Elle convient donc uniquement aux constructions neuves et aux extensions mais ne peut pas être réalisée dans le cadre d’une rénovation. Elle peut néanmoins parfois être utilisée lors de travaux de surélévation d’une construction existante.
Isolation répartie : avantages et inconvénients
L’isolation thermique répartie remédie aux principaux défauts d’une isolation classique, c’est-à-dire une mauvaise étanchéité à l’air et l'existence de ponts thermiques. Les ponts thermiques sont des zones de rupture dans votre isolation qui entraînent une déperdition thermique.
En effet, dans le cas d’une mauvaise isolation, ce n’est généralement pas tout le mur ou toute la toiture qui en sont responsables. C’est une mauvaise jonction entre deux éléments qui en est généralement la cause. La déperdition de chaleur a lieu par exemple entre la jonction mur toiture, fenêtre mur ou encore mur sol. Selon l’Ademe, les murs d’un logement représentent en moyenne 16% des déperditions de chaleur. Ils sont, après les toits, la deuxième cause la plus importante de la perte de chaleur.
Par ailleurs, l’absence de travaux d’isolation spécifiques permet la réduction des délais de construction et facilitecertains chantiers ultérieurs, comme la pose de la menuiserie et du réseau électrique.
Avantages de l’isolation thermique répartie | Inconvénients de l’isolation thermique répartie |
|
|
Les matériaux pour une isolation répartie
Les monomatériaux
Les monomatériaux sont à l’origine de l’isolation thermique répartie. A base de béton cellulaire ou de briques alvéolées verticalement, les monomatériaux doivent leurs propriétés isolantes à la quantité d’air emprisonnée dans leurs cellules ou alvéoles. Pour une isolation optimale et pour respecter la résistante thermique minimale de 3,7 m2.K/W. fixée par la RT 2012 (réglementation thermique 2012), les blocs utilisés doivent faire plus de 35 cm. En effet, à partir d’une épaisseur inférieure à 30 cm, l’ajout d’isolant sous forme de panneaux ou de rouleaux est nécessaire pour assurer une bonne isolation.
Matériaux | Avantages | Inconvénients |
Le béton cellulaire
|
|
|
La brique en terre cuite alvéolaire
|
|
|
Le bloc de béton léger
|
|
|
L'isolation thermique répartie peut aussi faire appel à des blocs composites. On utilise les mêmes matériaux que précédemment, sauf qu’ils sont remplis tout ou partiellement d’un autre isolant comme de la laine de roche, du polystyrène expansé de la sciure des bois ou encore de la pâte de papier. L’air est donc remplacé, en tout ou partie, par un isolant pour renforcer encore plus les performances d’isolation.
L’efficacité des différents monomatériaux
À l’inverse des métaux, les isolants ne conduisent pas la chaleur : ils lui opposent une résistance. C’est ce qu’on appelle la résistance thermique, dont le symbole est R. Cette résistance est mesurée en mètre carré-kelvin par watt (m2.K/W). Plus la résistance thermique R est grande, plus le matériau est isolant.
Les performances en termes d’isolation thermique pour l’ensemble des matériaux utilisés dans le cadre d’une isolation thermique répartie sont bonnes, voire très bonnes. Cette technique permet d’assurer un intérieur tempéré toute l’année.
Matériaux | Caractéristiques | Résistance thermique |
Le béton cellulaire | Pour une épaisseur de 40 cm | 4.4 m2K/W |
La brique en terre cuite alvéolaire | Pour une épaisseur de 50 cm | 4.5 m2.K/W |
Le bloc de béton léger | Pour une épaisseur de 40 cm | 4,68 m2K/W |
Les plurimatériaux
Les plurimatériaux concernent plus particulièrement les constructions dont la structure est à ossature bois. Concrètement, lors de la construction des murs en bois, on remplit des vides prévus à cet effet par des matériaux isolants comme des blocs moulés de chaux et de chanvre ou bien de la paille agricole compactée.
Matériaux | Caractéristiques | Résistance thermique |
Blocs moulés de chanvre et de chaux | Pour une épaisseur de 60 cm | 8,5 m2K/W |
Bottes de paille agricole | Pour une épaisseur de 50 cm | 9,6 m2.K/W |
L’avantage premier des plurimatériaux est leur impact écologique, en effet l’énergie crise nécessaire à leur fabrication est très faible. Par ailleurs, ils n’émettent aucune émanation toxique et sont facilement recyclables.
Comment entretenir les monomurs
Comme tout mur normal, les monomurs peuvent être recouverts d'enduit, peints et recevoir tout type de revêtement. Aucun entretien particulier n’est nécessaire pour prolonger leur durée de vie, qui est estimée à plus de 100 ans.
Les plurimatériaux, destinés aux maisons à ossature bois, nécessitent la pose d’un équipement de protection. Des grillages en maille sont par exemple nécessaires pour les protéger des rongeurs.
Le prix pour une isolation répartie
Les prix varient en fonction des matériaux choisis. Les prix dans le tableau ci-dessous sont indiqués hors pose.
Matériaux | Prix |
Le béton cellulaire | Entre 20 et 45 euros par mètre carré |
La brique en terre cuite alvéolaire | Entre 55 et 75 euros par mètre carré |
Le bloc de béton léger | Entre 50 et 80 euros par mètre carré |
Blocs moulés de chanvre et de chaux | Entre 85 et 95 euros par mètre carré pour une épaisseur de 30 cm |
Bottes de paille agricole | 6 euros du mètre carré |
Les aides financières pour l’isolation répartie
Lors de la réalisation de travaux d’économie d’énergie, plusieurs aides étatiques sont mobilisables :
- La prime de transition énergétique MaPrimeRénov : C’est une aide au financement des travaux de rénovation énergétique. Son montant est calculé en fonction des ressources et des dépenses prévues. Cette aide est accordée pour des équipements et travaux de chauffage, d’isolation, de ventilation et certaines autres prestations.
- Les aides locales : L'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL) recense les aides proposées par votre région ou votre commune.
Alexandre Masson