Début explosif pour la construction du plus grand télescope optique du monde
Ce nouveau télescope constituera « le plus grand oeil tourné vers le ciel » selon l'Observatoire austral européen (ESO) qui vient de lancer en grande pompe, jeudi 19 juin, la première phase des travaux de l'European Extremely Large Telescope dans le désert d'Atacama, au Chili.
Et quoi de plus spectaculaire pour le lancement d'un projet de cet envergure que de dynamiter une montagne ! Le sommet du Mont de Armazones, dans la vallée des Fotones, a donc été en partie dynamité en vue de son nivellement, libérant quelques 5000 mètres cube de roches.
Il s'agit là d'une des premières étapes du processus complexe de nivellement de la montagne, dont le coût est estimé à 1,4 milliard de dollars. L'aménagement permettra à terme d'installer les fondations du télescope, qui sera constitué d'un miroir principal de 39 mètres et d'un vaste dôme.
220 000 m3 de roches extraites
Les travaux de génie civil sur le Cerro Armazones ont débuté en mars 2014 et devraient s'étaler sur 16 mois. Ils consistent notamment en la pose et l'entretien d'une route pavée, la construction de la plateforme et le creusement d'une tranchée de service jusqu'au sommet. L'E-ELT devait ainsi obtenir sa première lumière en 2024.
De même que le Very Large Telescope (VLT), édifié à quelques mètres, l'E-ELT observera l'univers chaud, le plus proche et lumineux, tandis qu'à quelques kilomètres à l'est, l'ALMA, plus grand radiotélescope de la planète, observe l'univers froid et obscur.
Un oeil tourné vers l'univers
Avec l'E-ELT, l'ESO espère en apprendre davantage sur la formation des premières structures de l'univers, l'origine des éléments chimiques, les trous noirs, et surtout, l'existence de vie extra-terrestre.
« Nous n'avons aucune preuve de l'existence de planète comme la Terre à une distance identique au Soleil dans notre voisinage galactique, et ça n'est pas parce qu'elles n'existent pas mais parce que nous n'avions pas encore les outils pour les détecter, même de façon indirecte », a ajouté M. Comeron.
« Avec l'E-ELT nous pourrons détecter si elles existent, quelque chose que nous ne savons pas encore », a-t-il insisté. Le Chili est propice à ce type d'installation grâce à son air sec et froid. 70 % des observations astronomiques du monde y sont réalisées.
The European Extremely Large Telescope trailer
Claire Thibault (avec AFP)
© ESO/L. Calçada