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Conclusion : In fine, les prix progressent toujours, mais beaucoup moins vite

Publié le 09 juillet 2007

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Le ralentissement de la hausse des prix de l'immobilier en France s'est confirmé depuis le début de l'année, mais les professionnels jugent le marché dynamique, la demande excédant largement l'offre.De fait, après les hausses de prix à deux chiffres enregistrées jusqu'en 2005, le marché semble revenu à une progression plus raisonnable.
"A Paris, il y a eu un vrai ralentissement du rythme et la province est revenue à un taux d'augmentation plus sage, voire à une légère baisse", a noté Hervé Bléry, patron du réseau d'agences immobilières Century 21. Olivier Bokobza, directeur général des Espaces immobiliers BNP Paribas, parle d'un "marché qui décélère vraiment" malgré "des prix toujours élevés" et René Pallincourt, président de la Fnaim, juge que la hausse des prix au deuxième trimestre ne remet pas en cause "les évolutions modérées constatées depuis plus de six mois".

A Paris et en Ile-de-France, la Chambre des notaires a ainsi constaté que les hausses annuelles des prix des appartements anciens étaient repassées dans tous les départements sous la barre des 10% pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2002. Dans la capitale, le prix moyen au mètre carré s'établit, selon eux, à 5.768 euros. Des baisses de prix ont même été enregistrées dans certaines régions, comme le Poitou-Charentes (-5,29% au premier semestre selon Century 21), le Languedoc-Roussillon (-2,19%) ou la Bretagne (-2,04%). Le baromètre SeLoger.com montre également des baisses de prix en juin dans des grandes villes comme Lyon, Montpellier, Marseille ou Toulouse.

Les explications de cette nouvelle sagesse, relative, sont multiples. Plusieurs professionnels de l'immobilier ont ainsi souligné que le contexte politique, avec l'élection présidentielle en mai, n'était pas favorable et avait pu pousser à un certain attentisme. Surtout, le marché doit s'adapter au pouvoir d'achat des ménages. Selon le baromètre Espaces Immobiliers BNP Paribas-Meunier Habitat, 36% des Français considèrent en effet que les prix pratiqués dans l'ancien sont "inaccessibles". Ils sont 48% à avoir le même avis concernant les prix du neuf.

Selon les différentes études présentées cette semaine, les acheteurs sont aujourd'hui majoritairement des primo-accédants plutôt jeunes. D'après Century 21, près de 50% d'entre eux sont issus de la catégorie socio-professionnelle employés-ouvriers. Les acheteurs potentiels sont en outre confrontés à la hausse des taux de crédits. Entamée fin 2005, elle s'est fortement accélérée ces dernières semaines et pourrait se prolonger.

A cet égard, les professionnels de l'immobilier se félicitent des mesures annoncées par le gouvernement, notamment le crédit d'impôt pour les intérêts d'emprunts immobiliers, susceptible de compenser une partie de cette hausse des taux. Notaires et agents immobiliers jugent néanmoins que ce crédit d'impôt ne devrait avoir qu'un impact marginal sur le marché et les prix.

"C'est une mesure qui peut rassurer les ménages. Elle peut permettre d'injecter plus de liquidités dans le marché mais elle n'est pas de nature à relancer les prix à la hausse", a déclaré Gilles Oury, notaire à Paris. Selon Michel Mouillard, professeur d'économie à l'université Paris X-Nanterre, ce crédit d'impôt pourrait néanmoins avoir un effet indirect sur le marché en attirant des ménages plus aisés, susceptibles d'acheter et de revendre des biens plus chers. "Le ralentissement pourrait marquer le pas, un rebond ayant été constaté en juin et les mois d'été étant des mois de forte activité dans l'immobilier", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, à l'heure où le président de la République affirme vouloir faire de la France "un pays de propriétaires", les professionnels de l'immobilier appellent désormais les autorités à agir en priorité sur l'offre de logements neufs, qui fait selon eux cruellement défaut.

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