Comment les options servent à spéculer sur un krach immobilier en Bourse
La ruée sur les options de vente oblige les banques qui les ont émises à se couvrir, en vendant les indices boursiers, car la probabilité que ces options soient exercées augmente soudainement. Mardi, la crise s'est déclenchée juste après le discours tenu à Singapour par l'ex-président de la Réserve fédérale Alan Greenspan, qui "a pointé du doigt la fin du cycle haussier des bénéfices, n'excluant pas une possible récession américaine pour le second semestre", note le Crédit Mutuel.
Le même jour, une étude de l'association américaine des économistes d'entreprise (NABE) a révélé qu'aux Etats-Unis, la menace des prêts immobiliers dits "exotiques" dépasse celle des fonds spéculatifs. Mardi également, le gouvernement de Pékin a menacé d'utiliser les grands moyens pour percer la bulle boursière chinoise, ce qui a fait chuter la Bourse de Shanghaï, l'un des plus dépendantes de la croissance américaine.
Le Crédit Mutuel en conclue que la correction boursière a été "largement +téléphonée+, à la fois par les autorités chinoises et par le +vrai+ +téléphonée+président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan", à la retraite mais toujours bavard, et réputé fin connaisseur des arcanes boursiers. Les prêts immobiliers exotiques "exposent à des pertes importantes", avait déjà averti M. Greenspan le 26 septembre, le jour où la Fed avait publié des directives pour les encadrer. De moins en moins regardante sur la solvabilité de l'emprunteur, les banques américaines ont multiplié les montages acrobatiques --à taux variable et à remboursement différé du capital-- et parfois prêté jusqu'à 110% du montant de l'acquisition d'un logement.
Les plus risqués de ces crédits sont par ailleurs refinancés par des obligations à haut risque, vendues... à des fonds spéculatifs. Tant que les prix des logements augmentaient de 10% par an, le système fonctionnait mais la Réserve fédérale a remonté ses taux directeurs, passés de 1% à 5,25% en deux ans, provoquant une baisse de 3,3% du prix des logements américains sur les douze derniers mois. "Le contre-coup de la crise immobilière va sa faire sentir progressivement.
C'est environ 300 à 500 milliards de dollars par an, soit 4 à 5% du revenu national qui a été injecté dans l'économie avec la baisse des taux d'intérêt (en 2003) et qui est maintenant susceptible d'en ressortir", explique François-Xavier Chevallier, analyste du Crédit Mutuel CIC. Le 13 février, la banque ResMae Mortgage, spécialisée dans les créanciers désolvabilisés, s'est mise en faillite. La semaine dernière, la société NovaStar a vu son action chuter de 42% après l'annonce d'une énorme perte.