Collecte des piles et batteries usagées : état des lieux et attentes des Français
Sur la bonne voie
Toutefois, les comportements varient selon le profil des individus. Ainsi, les femmes et les retraités (personnes triant le plus leurs déchets en général) sont plus nombreux à utiliser les points de collecte des magasins tandis que les jeunes âgés de 15 à 24 ans ainsi que les habitants de l'agglomération parisienne sont plus nombreux parmi les réfractaires au tri, considérant les piles et batteries usagées comme le reste des ordures ménagères.
Il est en outre intéressant de relever que la connaissance ou non de l'obligation de collecte de ces déchets par les commerces vendant ce type de produit n'influence pas le tri de ces déchets. D'ailleurs, les deux tiers des interviewés (67%) savent que les magasins commercialisant des piles et batteries ont le devoir de collecter ces objets une fois usagés. Ce taux de connaissance est plus élevé parmi les retraités et les hommes.
Les deux tiers des personnes interrogées (67%) considèrent que ces points de collecte placés dans les magasins sont insuffisamment mis en évidence et ce, quel que soit le lieu d'habitation de l'individu (urbain / rural ; Paris / province). Dans le même temps, ces points de collecte sont jugés souvent trop pleins par plus de la moitié de l'échantillon (53%) et plus d'un tiers (35%) estime qu'ils sont « souvent mal entretenus, sales ou en mauvais état ». Et, si peu de différences de jugement peuvent être relevées selon les profils sociodémographiques, les artisans et commerçants se montrent particulièrement critiques sur ces deux derniers points (respectivement 60% et 41% de « Total d'accord »).
Les Français ne sont pas satisfaits des points de collecte
Quoi qu'il en soit, l'emplacement idéal d'un point de collecte au sein d'un supermarché demeure l'entrée de l'établissement pour la majorité des personnes interrogées (58%), positionnement plébiscité par les artisans et commerçants (71%). Les autres localisations telles que la sortie de caisse ou l'accueil sont nettement moins favorisées (respectivement 15% et 14%) et les endroits tels que la tête du rayon des piles et batteries ou la proximité des paniers n'apparaissent pas pertinents (9% et 4%). Notons que les jeunes âgés de 15 à 24 ans – soit la catégorie d'âge la moins impliquée dans le tri – sont plus nombreux (22%) à évoquer la sortie de caisse parmi les emplacements pertinents. Enfin, il ressort du sondage que la possibilité de déposer ce type de déchets dans les supermarchés apparaisse désormais relativement acquise. Il semble que le déploiement des points de collecte en des lieux supplémentaires soit légitime.
L'éco-organisme SCRELEC, chargé du recyclage des piles et des batteries usagées a mis en place depuis septembre 2008, Pack Ecole, un programme de collecte via les scolaires, souvent sur-consommateurs de piles (jouets, PM3, téléphone...). A ce jour plus de 800 établissements scolaires se sont inscrits pour un total de 215 158 élèves qui rapportent désormais leurs piles et batteries usagées dans leur école (cf communiqué de presse ci-joint). Une expérience à relayer pour que les autres écoles s'y mettent et suivent l'exemple de leurs petits camarades d'Europe du Nord qui sont à l'origine de plus de 40% des piles usagées récoltées!
*Ce sondage Ifop/Batribox a été réalisé du 29 au 30 mai 2008 auprès d'un échantillon de 1006 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. |
Bruno Poulard