Au Pays basque français, les dynamites sont sur les chantiers !
Des attentats à l'explosif ont partiellement détruit, mardi au petit matin, deux résidences secondaires inoccupées à Guéthary, sans faire de victimes. Les explosions, déclenchées peu avant 7H00, avaient été annoncées "peu avant" par un appel téléphonique anonyme au service des pompiers.
Les dernières semaines ont été marquées par une forte recrudescence des attentats ou tentatives d'attentat perpétrés dans tout le Pays basque français, prenant notamement pour cible des résidences secondaires ou des agences immobilières.
Ces agences sont très fortement implantées dans la région, avec plus de 500 points de vente dans la seule conurbation Biarritz-Anglet-Bayonne, témoignant d'un marché immobilier particulièrement florissant, alimenté par des acheteurs français et étrangers à la recherche de résidences de vacances ou de retraite. Un attentat manqué a visé les professionnels du secteur, le 29 juin, lorsqu'un engin explosif artisanal, placé devant une agence du Crédit agricole et un bureau de son réseau immobilier Square Habitat, a été désamorcé à Saint-Palais.
Le 24 juin, c'est une agence immobilière du réseau national Orpi qui avait été victime d'un attentat - réussi cette fois - à Saint Pierre d'Irube, une ville qui jouxte Bayonne, provoquant d'importants dégâts matériels mais sans faire de victimes. Une semaine plus tôt, à Hasparren, à 25 km au sud-est de Bayonne, trois engins incendiaires, dont deux n'ont pas explosé, ont été découverts dans des habitations inoccupées. L'une d'entre elles appartenait au maire de la ville. Des organisations qui militent pour l'autonomie basque et pour la défense des spécificités basques s'en prennent régulièrement à la "spéculation" immobilière dans la région, un marché marqué depuis des années par une très forte hausse des prix, bien au-delà des moyennes nationales.
"Du fait d'une spéculation honteuse, des catégories de population entières de ce pays, dont les jeunes, n'ont plus les moyens d'accéder à un logement convenable au Pays basque", assurait par exemple Batasuna, le bras politique de l'ETA, dans un communiqué publié le 13 mars dernier à l'occasion de la tenue d'un salon immobilier à Biarritz.
Le choix de la côte basque pour l'acquisition de résidences secondaires se traduit, dans le même temps, par le grand nombre de maisons et d'appartements qui restent inoccupés en dehors des périodes de vacances. Une inoccupation dénoncée par les mêmes organisations basques qui y voient l'une des causes des difficultés des résidents locaux à trouver des logements.