Vingt ans après les faits, le procès du dernier volet de la faillite du Crédit Lyonnais s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Cette affaire est le premier dossier emblématique qu'a eu à traiter le pôle
financier à sa création, juste avant l'affaire Elf.
Ce dossier très compliqué sera examiné durant un mois par les
magistrats de la 11e chambre, c'est à dire jusqu'au 13 février.
L'affaire concerne des malversations présumées lors d'opérations
immobilières ayant transité par la banque IBSA, ancienne filiale du Lyonnais.
Sur les 18 prévenus renvoyés devant le tribunal pour "abus de confiance",
"abus de biens sociaux" ou "recel", 16 étaient présents mercredi à l'audience.
Parmi eux, Jean-Maxime-Lévêque, fondateur et directeur général d'IBSA, Yves
de Chaisemartin, alors directeur général adjoint de la Socpresse, Michel de
Brem, président du conseil d'administration d'IBSA ou Marc Berdugo, gérant de
la SNC du Havre, détenue indirectement par IBSA.
M. Lévêque, qui a par ailleurs été PDG du Crédit Lyonnais de 1986 à 1988,
avait été placé en détention provisoire pendant près de quatre mois dans le
cadre de ce volet à l'été 1997.
Siège parisien de France Soir
L'accusation met en cause diverses opérations immobilières à l'occasion
desquelles des membres d'IBSA ou de la SNC du Havre auraient perçu des
commissions indues au détriment de leurs sociétés.
Par ailleurs, les poursuites portent sur les conditions de cession par la
Socpresse du siège parisien de France Soir, rue Réaumur, dans le IIe
arrondissement de Paris, en 1989.
La vente de cet immeuble, négociée à l'époque 550 millions de francs (83
millions d'euros) a, selon les enquêteurs, donné lieu au versement d'une
commission de 91 millions de francs (13 millions d'euros) qui aurait transitée
par IBSA, avant de disparaître sur des comptes off-shore.
Partie civile au procès, le Consortium de réalisation (CDR), qui gère le
passif du Crédit Lyonnais, réclame plusieurs centaines de millions d'euros de
dommages et intérêts.
Laurent Perrin (source AFP)