Un géant de l'immobilier espagnol menacé de faillite
Ce groupe, l'un des leaders du secteur en Espagne et symbole des excès qui ont conduit à l'explosion de la bulle immobilière en 2008, avait été déclaré en cessation de paiement à l'été 2008. Mais il avait annoncé en mars 2011 avoir trouvé un accord pour refinancer sa dette. Ce plan prévoyait le remboursement d'une dette colossale d'environ sept milliards d'euros sur huit ans, à partir de 2012. Mais selon la presse espagnole, citant des sources financières, l'entreprise n'est pas parvenue à redresser la barre et le juge va décider de la liquider, les principaux créanciers refusant d'aller plus loin.
Face à un passif d'environ 6,5 milliards d'euros, la société dispose d'actifs évalués à 2,4 milliards, selon le journal El Mundo. Pour l'heure, le tribunal chargé du dossier a accepté la révision de l'accord de 2011 de restructuration de la dette, selon le communiqué. Les créanciers avaient jusqu'au 26 février pour se prononcer, selon ce communiqué. Mais les principaux créanciers, Banco Popular, Abanca, la Sareb (organe chargé de géré les actifs toxiques du secteur bancaire), et Caixabank, qui détiennent 55% de la dette, ont refusé le nouveau plan, selon El Economista.
Le tribunal de commerce chargé du dossier n'a pris aucune décision pour l'instant, faute d'avoir reçu toutes les réponses des créanciers avec lesquels le groupe tente de renégocier sa dette. Et « Martinsa-Fadesa n'a aucune connaissance officielle du résultat », dit le groupe dans un communiqué. Toutefois, ajoute-t-il, « un conseil d'administration extraordinaire a été convoqué le lundi 2 mars, afin d'étudier une demande de liquidation judiciaire de l'entreprise ».
L'éclatement de la bulle immobilière a plongé l'Espagne dans une profonde récession dont elle est sortie en 2014, avec une explosion du taux de chômage qui reste toujours à des niveaux records, à 23,7% de la population active.
(Avec AFP)