Sacyr propose quatre administrateurs à l'AG des actionnaires du groupe Eiffage
Le groupe Eiffage précise que ces projets de résolution n'ayant "pas été agrées par son conseil d'administration, ce dernier invite les actionnaires à voter contre", selon son avis publié au Bulletin des annonces obligatoires (Balo).
Le CA d'Eiffage compte huit administrateurs au total. Depuis fin 2005, Sacyr est monté en plusieurs fois à plus de 10% dans le capital d'Eiffage. Il s'apprête à franchir la barre des 15%, selon des informations de presse vendredi que Sacyr a refusé de confirmer. Eiffage a remporté mi-décembre en tandem avec l'australien Macquarie le concessionnaire autoroutier APRR (Autoroutes Paris Rhin Rhône) privatisé par l'Etat français.
Tout en montant au capital d'Eiffage, Sacyr a affirmé le 9 mars ne pas avoir "l'intention de prendre le contrôle" du groupe ni "lancer une OPA" mais veut continuer "d'acheter des actions lorsque les conditions du marché le permettront".
Sacyr a par ailleurs démenti la semaine dernière une information selon laquelle il aurait mandaté des fonds d'investissement amis pour prendre plus de 5% de APRR, affaiblissant ainsi Eiffage qui cherche à retirer le concessionnaire autoroutier de la Bourse.
En effet, si ces fonds n'apportent pas leurs titres lors de la garantie de cours lancée par Eiffage et Macquarie du 17 mars au 13 avril, le consortium possèdera moins de 95% du capital et ne pourra donc pas retirer APRR de la cote.
Dans la préparation de son AG du 19 avril, Eiffage pourrait compter sur le soutien de la Caisse des dépôts qui vient d'entrer au capital du groupe français à hauteur de 3%.
Le Premier ministre Dominique de Villepin avait souhaité début mars que la Caisse des dépôts puisse "augmenter significativement ses placements en actions", dans le but de consolider et de sécuriser le capital des groupes français susceptibles d'être la proie d'OPA hostiles. Par ailleurs, le financier belge Albert Frère a annoncé le 23 mars avoir pris une participation de 6,1% dans le capital d'Eiffage. Même si ses intentions restent floues, certains analystes estiment qu'Albert Frère vient à la rescousse du groupe français de BTP pour contrer Sacyr. Quant aux salariés d'Eiffage, ils détenaient au 24 mars 20,15% du capital.
Au total, le PDG d'Eiffage Jean-François Roverato pourrait ainsi s'appuyer sur près de 30% du capital. Il serait proche de la minorité de blocage des droits de vote à l'assemblée générale des actionnaires du 19 avril.