Quand le foot et l'immobilier font bon ménage
Réputé discret, il veut en effet gérer les finances en laisser Luc Dayan présider aux destinées sportives. Selon une source proche du dossier, "Colony souhaite rester minoritaire et participer à la réflexion sur le développement du PSG et de ses infrastructures", concrètement le Parc des Princes.
Jusqu'ici exploité par la SESE (Société d'exploitation sports évènements), filiale à 100% de Canal+, le stade parisien est exploité à travers une concession de la Ville de Paris. Un objectif de choix pour Colony Capital, dont Sébastien Bazin dirige la branche européenne depuis 1997, et qui pèse de plus en plus lourd en France avec quelques récents coups d'éclats sous l'impulsion de M. Bazin. Ces deux dernières années, le fonds s'est ainsi emparé de la chaîne Buffalo Grill en 2005, après être devenu en 2004 un partenaire majeur d'Accor en pilotant sa fusion avec le groupe Lucien Barrière (casinos) et en y investissant un milliard de dollars. Il a aussi racheté le vignoble Château Lascombes, un crû Margaux réputé.
"J'ai rémunéré les capitaux confiés par les actionnaires à un taux supérieur à 20%", déclarait-t-il en mars 2005, en se défendant de rechercher des "coups" financiers. "On est des bâtisseurs. Quand on investit dans quelque chose, c'est pour le faire croître", déclarait-t-il récemment à la presse.
Malgré ses apparentes diversifications, M. Bazin garde toujours le cap sur l'immobilier, présent dans toute ses opérations récentes. Selon une autre source proche du dossier, il veut développer les abords du stade en créant "des magasins, des commerces" et en faire "un vrai lieu de vie" à l'image des grands stades européens. Sébastien Bazin est membre du conseil d'administration d'Accor et du conseil de surveillance du groupe Lucien Barrière. Il est aussi le PDG de la société immobilière Olipar-Lucia, l'ancienne société du promoteur Christian Pellerin.
Né le 9 novembre 1961 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), M. Bazin est marié et père de quatre enfants. Depuis sa création en 1991 par Thomas J. Barrack Jr, ancien de l'administration Reagan, Colony a investi plus de 15 milliards de dollars, dont environ un tiers en Europe.