Un comité central européen est prévu jeudi à Ecully (Rhône), dans la banlieue de Lyon, où est basé la division européenne du groupe. Ce projet de réorganisation fait face à l'intensification de la crise du marché mondial a indiqué dans un communiqué la direction, précisant que la crise touche particulièrement le secteur des grues en Europe. « C'est un gâchis : on est en train de casser l'outil industriel. Le jour où l'activité va redémarrer, le savoir faire ne sera plus là », a regretté Franck Gaillard, délégué CGT, précisant que 89 mutations peu réalistes étaient aussi prévues. Les autres postes seront supprimés dans les usines du groupe en Allemagne et en Slovaquie, a indiqué la direction mardi sans donner plus de précision.

« Le groupe était largement bénéficiaire ces dernières années, mais il a acheté à prix d'or une société chinoise au pire moment », a regretté le délégué CGT. Manitowoc Crane Group, qui emploie 7 000 personnes dans le monde, dont 1 740 en France, a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de dollars en hausse de 20%. Mais il a vu son chiffre d'affaires chuter de 24% au premier trimestre 2009.

Sur les 181 nouveaux postes supprimés en France, 52 doivent l'être à Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire), site où sont fabriquées des grues automatisées, et qui avait déjà été le plus touché par le premier plan social. 42 postes doivent être supprimés à La Clayette (Saône et Loire), 24 à Moulins (Allier) et 63 dans les services après vente et centraux. En avril, des salariés avaient bloqué l'accès aux trois usines françaises pour protester contre le premier PSE, annoncé en janvier.

Bruno Poulard (source AFP)