Nexity dévoile avec confiance son projet de rapprochement avec l'Ecureuil
Alors que ce dossier suscite de nombreuses interrogations dans le monde immobilier et bancaire, le PDG de Nexity Alain Dinin a présenté pour la première fois publiquement un projet encore au stade des "négociations exclusives", avec date butoir au 30 avril.
Même chose sur le plan "managérial". Je "prendrai la tête de cette nouvelle entité", a-t-il dit en annonçant qu'il avait refusé un rapprochement avec Icade, la filiale d'immobilier concurrentiel de la Caisse des Dépôts, car on lui demandait de quitter le groupe. Sur le plan financier, "c'est là que les négociations vont être plus difficiles", en raison de valorisations à définir pour chaque entreprise, a reconnu M. Dinin.
"Le Crédit Foncier sera apporté à Nexity qui le payera en titre aux Caisses d'Epargne", a-t-il souligné en reconnaissant que c'était sur cette question que "l'opération peut se faire ou pas". "Je pense que l'affaire va se faire", a-t-il assuré, mais "il faut que les trois règles soient respectées". "C'est le moment de le faire". Côté résultat, Alain Dinin n'a pas boudé son plaisir, avec un bénéfice net en hausse de 32,6%, à 170 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 17,6% à 1,855 milliard. A 14,3%, la marge opérationnelle a été "tirée par le secteur résidentiel". Il a proposé le versement d'un dividende de 1,90 euro par action (+46,2%).
Les réservations de logement sont en hausse de 20,8%, passant de 1,982 milliard d'euros en 2005 à 2,395 milliards en 2006, soit "4% au dessus de la moyenne nationale", s'est félicité M. Dinin. Il estime que les perspectives pour le logement sont bonnes en France, qui est "dans un marché de pénurie" avec un manque évalué à entre 700.000 et 1 million. Alors que les chiffres du ministère de l'Equipement annoncent des stocks de logements neufs disponibles s'élevant à 79.000 unités, le stock pour Nexity "est voisin de zéro". "Quand on colle au marché, il n'y a pas de problème de commercialisation", selon M. Dinin, en réponse à ceux qui dénoncent notamment les excès des logements dits "de Robien" (avantages fiscaux liés à la location) qui forment le gros des invendus. Il a ainsi cité un programme de 243 logements à Boulogne, près de Paris, vendus en un week-end.
Le carnet de commandes, qui s'élève à 2,95 milliards d'euros à fin décembre 2006, assure la visibilité du groupe dans les mois à venir. Il connaît une progression de +27,8% "supérieure à notre chiffre d'affaires" qui "nous permet de préparer le futur". Le potentiel foncier --élément majeur de tout projet immobilier--, en hausse de 11,6%, assure 2,6 années d'activité.
