Marché de l'isolation : « A qui profite le crime ? »
Caroline Lestournelle : Oui, l'Autorité de la concurrence s'est présentée le 11 juin dans nos bureaux, ils ont pris tous les documents qu'ils voulaient. C'est très impressionnant. Mais il parait que c'est une procédure normale lorsque quelqu'un (ndlr : Actis) porte une accusation contre d'autres. Le juge n'a finalement pas d'autre choix que de mener une enquête.
B : Si des perquisitions sont ordonnées, c'est bien que des éléments le permettant ont été déposés ? Pensez-vous que c'est Actis ?
C. L : Non pas forcément. C'est la procédure habituelle, comme une enquête de voisinage. L'ouverture de cette enquête par l'Autorité de la concurrence relative au secteur des isolants s'est faite à la demande d'Actis. Ils ont raconté leur histoire à l'Autorité de la concurrence, qui a décidé ensuite de perquisitionner pour mieux comprendre. Ce qui est troublant, c'est l'écho de cette enquête dont la presse s'est récemment fait, en dépit du caractère secret de cette procédure. A qui profite le crime...
B : Cette enquête permettra peut-être de faire la lumière sur cette présumée entente qui existe entre le FILMM, un industriel, et les organismes normalisateurs et certificateurs du bâtiment ?
C. L: C'est bien sûr ce que l'on souhaite. Car il n'est pas question d'une entente au sens classique du terme. Actis, cette fois-ci tente de prouver que le Filmm, Acermi, Isover, le CSTB et AFNOR se sont organisés pour ne pas les laisser accéder au marché. Vous savez, nous sommes en procès avec Actis depuis 1999, et la Cour d'appel de Versailles doit se prononcer d'ici la fin de l'année sur le positionnement des produits d'Actis qui se comparent toujours à de la laine minérale. La stratégie générale d'Actis, a toujours été d'attaquer les autres acteurs quels qu'ils soient. Pour le moment, il y a présomption d'innocence pour tout le monde, et nous sommes confiants pour la suite des évènements.
Propos recueillis Bruno Poulard