Malgré la crise, les jeunes actifs restent une population optimiste
L'accès au premier emploi reste rapide. Ils sont 38% à accéder à l'emploi en moins d'un mois. Mais c'est accès fortement corrélé. Les jeunes sans diplômes sont 56% à accéder à un emploi en moins de 6 mois alors que ce taux est de 84 % pour les bac +3. Ils sont 63% à trouver un emploi en moins de 3 mois dans le bâtiment, 69% dans le domaine de l'éducation et 70% dans l'industrie. La majorité d'entre eux, soit 61% des 20-30 ans, a connu une période de chômage depuis la fin de leur scolarité (stable vs 2007). les non bacheliers et les ouvriers sont respectivement 79% et 72% à avoir connu une période de chômage.
Le CDD et le contrat d'intérim sont des tremplins vers le CDI
Il ressort aussi de cette étude que le CDD et le contrat d'intérim sont des tremplins vers le CDI. Aujourd'hui, 68% des jeunes actifs sont en CDI. L'accès sur le marché de l'emploi se fait majoritairement par le biais d'un CDD (pour 43% des jeunes actifs, avec une baisse de 2 points par rapport à 2007) ou encore grâce à un contrat d'intérim (23% des jeunes actifs). C'est ainsi que 62% des personnes ayant débuté leur carrière professionnelle par un CDD (1er emploi) sont aujourd'hui en CDI (emploi actuel). Ce taux est porté à 59% pour celles qui ont démarré par un contrat d'intérim.
Trois régions sont largement au-dessus de la moyenne concernant les emplois en CDI. La Lorraine compte ainsi 80% de jeunes actifs en CDI, la région Parisienne 74% et la Franche Comté 75%. Alors que certaines régions sont à la traîne, comme la Basse Normandie (63%), l'Auvergne (62%), la Picardie (61%), l'Aquitaine (58%) et la Champagne Ardennes (57%).
Recherche du 1er emploi : les candidatures spontanées privilégiées
Les sources d'information des jeunes actifs évoluent. On trouve, dans l'ordre de préférence, les moyens de recherche suivants : 46% des jeunes actifs privilégient les candidatures spontanées. Ce mode de recherche est moins fréquent dans le bâtiment (37%), dans l'industrie (39%) et chez les ouvriers (41%).. 38% des 20-30 ans optent pour les services ANPE APEC, Chambres des Métiers, CCI. Avec une nette progression (+ 6 points par rapport à 2007), 35% des jeunes actifs se tournent vers les agences d'emploi. Certaines populations privilégient davantage cette source : les ouvriers (49%) et les employés (38%). En progression de 2 points, ils sont 29% à orienter leur recherche sur les sites. Il importe de souligner la chute des relations personnelles qui passe à 23%, soit une diminution de 8 points par rapport à l'année dernière. Les jeunes actifs accordent leur confiance en priorité aux agences d'emploi à 47%.
Une progression générale des salaires, mais encore insuffisant
Le salaire moyen mensuel des jeunes actifs s'établit à 1 331 Euros, soit juste au-dessus du SMIC (1 321,02 Euros en janvier 2009 sur base 35 heures/ semaine). En 2007, le salaire des jeunes actifs était de 1 289 Euros pour un SMIC à 1 280,07 Euros. Le salaire moyen mensuel du premier emploi s'établit à 1 180 euros. Il est cependant plus élevé en moyenne dans l'industrie (1 257 Euros) et le bâtiment (1 385 Euros). 35% des 20-30 ans perçoivent un salaire d'entrée supérieur à 1 300 Euros. Ainsi, les moins de 1600 Euros passent de 65% fin 2007 à 59% fin 2008, et les plus de 1600 Euros, qui étaient 35% fin 2007, représentent aujourd'hui 41%. 13% des jeunes actifs sont au-dessus de 2 000 Euros. Dans l'industrie, les jeunes actifs interrogés déclarent percevoir en moyenne 1 423 Euros et 1 546 Euros pour ceux qui travaillent dans le bâtiment.
Une tendance à vouloir changer d'entreprise et de fonction
Alors qu'ils perçoivent en moyenne 1 331 Euros par mois, le salaire moyen idéal pour les jeunes actifs se situe à 2 114 euros Le salaire idéal est toutefois plus élevé dans l'industrie (2 300 Euros) et dans le bâtiment (2 756 Euros). Rappelons que le salaire moyen français se situe légèrement au dessus de 1 500 euros.
54% ne se voient pas dans la même entreprise d'ici 5 ans, 60% souhaitent changer de fonction et 31% se disent même prêts à changer de secteur d'activité dans 5 ans. Une mobilité géographique très faible et changer de région pour un emploi pose problème Avec 62%, la localisation est de très loin le premier critère de choix de l'entreprise. Le deuxième, sa notoriété, ne pointe seulement qu'à 25%.
Bruno Poulard