Maisons en bois : la filière reprend des forces
S’il est vrai qu’entre 2010 et 2015, les mises en chantier auront reculé de près d’un tiers pour atteindre 10 300 unités et ainsi représenter quelque 10% du segment individuel pur, les chiffres avancés par les experts Xerfi mettent fin à une période de récession.
En 2016, les mises en chantier progresseront de 8% puis de 10 à 15% en 2017.
Tirer les leçons du passé
Les experts de Xerfi considèrent que la filière des maisons en bois a souffert de la conjoncture pour n’avoir pas su valoriser les bénéfices de ses constructions sur le long terme.De plus le marché du bois se caractérise par « une présence trop modeste des acteurs généralistes, une taille trop faible des spécialistes et une appétence toute relative des entreprises de la construction bois pour le segment individuel et le BtoC ». Par conséquent, les coûts de construction bois se sont maintenus élevés ne permettant pas à la filière de mettre à profit tout son potentiel.
Aujourd’hui, les projets immobiliers sont en constante augmentation grâce à des ménages plus confiants et dont le pouvoir d’achat et les conditions de financement se sont considérablement améliorés.
L’embellie de la situation économique des ménages devrait relancer la filière des maisons en bois, une filière qui répond de plus en plus aux enjeux environnementaux et s’adapte donc aux exigences des ménages qui souhaitent investir dans des maisons moins énergivores et plus écologiques.
Du côté des industriels, de plus en plus de spécialistes français visent à racheter des entreprises situées en amont de la construction et à élargir leurs réseaux à la franchise afin de bénéficier d’un rayonnement national.
Les grandes enseignes de la construction individuelle ne veulent pas laisser le monopole du marché du bois entre les mains des spécialistes. Ainsi des opérations d’offres dans le segment bois ont été lancées ou réactivées par des entreprises telles que Maisons France Confort ou encore Goexia.
Les industriels de la construction bois ne se concentrent plus seulement sur les grands projets dans le tertiaire mais se positionnent aussi sur le marché de l’individuel où ils génèrent d’importants gains de productivité et donc sont susceptibles de relancer la filière.
Le secteur résidentiel attire de plus en plus d’industriels tels que les acteurs du modulaire qui jusqu’à maintenant agissaient surtout dans les secteurs de l’habitat groupé et des résidences étudiantes.
Restructurer le secteur
Selon l’étude Xerfi, la filière des maisons en bois manque de « structuration » et doit faire face à la problématique de l’approvisionnement « en raison de la multitude de segments situés en amont de la filière, notamment des scieries de petite taille et sous-capitalisées ». Les entreprises de construction tendent à importer du bois scié à l’étranger entrainant ainsi le déficit commercial de la filière.Pour faire face au problème, les pouvoirs publics ont mis en œuvre un plan de soutien à la filière bois en 2013. Le contrat de filière signé en 2014 vise à redresser la compétitivité, renforcer les acteurs en leur permettant de se financer et encourager le recours au bois.
R.C