Main d’oeuvre exploitée au Qatar : un syndicat international émet des propositions
La délégation de la Fédération internationale du bâtiment et du bois a estimé que les législations du travail du Qatar ne comportaient pas de « principes bien définis, ne sont pas au niveau des standards internationaux et n’incluent pas le droit des travailleurs à se syndiquer ».
Elle a souligné que les réformes de ces législations proposées pendant la mission par les autorités du Qatar ne mentionnent aucune « urgence » à l’amélioration de la situation des travailleurs migrants.
« Une situation scandaleuse »
La mission, pourtant décidée de longue date, est intervenue après des articles de presse soulignant l’exploitation de la main d’oeuvre étrangère au Qatar et la « situation scandaleuse des ouvriers du bâtiment dans ce pays qui prépare le Mondial de 2022 », a relevé la délégation.
Le quotidien britannique The Guardian a révélé le mois dernier que 44 ouvriers népalais étaient morts sur les chantiers du Qatar, ce qu’ont démenti les autorités de Doha.
Sans parler d’esclavagisme de la main d’oeuvre étrangère au Qatar, comme l’ont fait certains médias, la délégation a relevé un « déficit des conditions de travail et un climat de peur » parmi les travailleurs qu’elle a rencontrés.
Elle a estimé que les mesures envisagées par les autorités étaient insuffisantes et fait une série de recommandations, dont la reconnaissance du droit des travailleurs étrangers à se syndiquer.
Supprimer le système de « kafala »
Elle a aussi recommandé que le Qatar intègre, dans sa législation, les règles de l’Organisation internationale du travail (OIT) en ce qui concerne la santé et la sécurité sur les chantiers de construction et un système fort d’inspection.
La délégation a également recommandé que l’on cesse de retenir les passeports des travailleurs étrangers et de supprimer le système de « kafala », le parrainage de tout étranger par un national qui ouvre la porte à de nombreux abus.
Elle a d’autre part souligné qu’il fallait sévir contre les sommes perçues auprès des travailleurs par les agences de recrutement, faire en sorte que les contrats de travail soient rédigés dans la langue de ces travailleurs et d’établir un système pour résoudre les conflits de travail.
L.P (AFP)