Lutte contre la discrimination : les groupes Eiffage et Vinci récompensés
Area et APRR pour le groupe Eiffage, Vinci Environnement et Giletto pour le groupe Vinci : ces quatre entreprises du BTP se sont vu remettre lundi soir le Label « Diversité », au Ministère du Travail.
Créé par l'Etat en 2008, et délivré par AFNOR Certification, l'Association française de normalisation, ce label récompense l’engagement collectif et volontaire d’organismes pour la promotion de la diversité et la prévention des discriminations dans le cadre de sa gestion des Ressources Humaines (recrutement, intégration et gestion des carrières).
Ces entreprises répondent à un cahier des charges comptant six critères : connaître ses risques en matières de discriminations, mobiliser ses collaborateurs (sensibilisation, formation, communication), maîtriser ses processus de gestion des ressources humaines, s'intéresser à l'ancrage territorial, s'engager vis à vis de ses fournisseurs, clients et usagers mais aussi s'assurer de l'efficacité de ses actions. Les 20 critères de discrimination (âge, sexe, origine...) sont également pris en compte.
Rappel de la loiAucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, telle que définie à l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou en raison de son état de santé ou de son handicap. Code du travail - Article L1132-1 Les discriminations à l'embauche sont punies de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. |
Cette année, 18 entreprises au total ont été récompensées pour leurs efforts après avis d’une commission composée de représentants de l’Etat, de l’Association Nationale des DRH (ANDRH), et des partenaires sociaux. Mais au total, ce sont plus de 300 entités juridiques, privées et publiques, qui ont déjà fait reconnaître leur engagement.
En France, 85 % des demandeurs d'emploi estiment que les discriminations à l'embauche sont fréquentes.
Une étude sur l'impact économique prévue en juin
Pour lutter contre cette forme d'injustice au travail, L'Etat lance également une vaste campagne de communication à destination du grand public, assortie d'une opération de testing à grande échelle auprès d'entreprises de plus de 1 000 salariés dans des métiers et des secteurs variés.
« La méthode du testing consiste en l’envoi de deux candidatures similaires en tout point, sauf un critère relevant de l’un des 20 motifs de discrimination. La synthèse des résultats fera l’objet d’une publication et chaque entreprise testée sera tenue de tirer le bilan de ses résultats, et de mettre en place le cas échéant des mesures correctives rapides et efficaces », précise le ministère du Travail.
Par ailleurs, une étude sera publiée en juin sur l'impact économique des discriminations, à l'échelle de la société mais aussi des entreprises.
Les discriminations les plus fréquentes- L'âge au delà de 55 ans – pour 88 % des sondés Source : 8e Baromètre DDD/OIT de perception des discriminations dans l’emploi, réalisé par l’Ifop en 2015 |
C.T