Les granulés de caoutchouc recyclé ont-ils un impact sur la santé ?
Les ministères rappellent que l’une des principales voies de valorisation des déchets de pneumatiques en France est leur transformation en granulés pour la réalisation de terrains synthétiques. « Ces terrains soulèvent des interrogations quant à leur impact sur la santé et l’environnement en raison des substances dangereuses potentiellement présentes dans les granulés », indique un communiqué.
L’Anses analysera ainsi les données et études disponibles sur les principales substances présentes dans ces granulés et matériaux en caoutchouc et sur le niveau de préoccupation qu’elles génèrent en raison de leurs risques intrinsèques, de leur concentration ou des modes d’exposition.
Des risques déjà étudiés par l’ECHEA
En 2017, l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHEA) avait déjà procédé à une évaluation préliminaire des risques, pour la santé humaine, liés à l’utilisation de granulés de caoutchouc recyclés dans les gazons synthétiques. Ces granulés contiennent généralement des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des métaux, des phtalates, des composés organiques volatils (COV) et des composés organiques semi-volatils (COSV).L’ECHEA a ainsi étudié l’exposition aux granulés de caoutchouc par contact cutané avec les substances s’évaporant de ceux-ci et les poussières provenant des granulés eux-mêmes, ainsi que par ingestion et inhalation de celles-ci.
L’Agence a finalement conclu que « l’exposition aux granules de caoutchouc recyclé est tout au plus très peu préoccupante ». Cependant, elle a formulé plusieurs recommandations destinées à écarter toute préoccupation qui pourrait subsister :
- Garantir que les granules fournis contiennent de très faibles concentrations d’HAP et d’autres substances dangereuses pertinentes ;
- Obliger les propriétaires et gestionnaires de terrains à mesurer les concentrations d’HAP et autres substances dans les granules utilisés ;
- Encourager les fabricants et importateurs de matériaux à tester leur matériau ;
- Rendre plus compréhensible les informations relatives à la sécurité des granules utilisés dans les pelouses synthétiques ;
- S’agissant de terrains intérieurs, assurer une ventilation adéquate.
L’ECHEA préconise par ailleurs aux personnes jouant sur des terrains synthétiques de respecter des mesures d’hygiène de base après avoir joué sur une pelouse artificielle contenant des granules de caoutchouc.
L’étude de l’Anses, attendue pour le mois de juin, étudiera les principales voies d’exposition pour la population et l’environnement (terrains de sport, terrains de jeux pour enfants, litières pour animaux, etc.).
* Les ministères ayant saisi l’Anses sont : Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l’Economie et des Finances, du Travail, de l’Agriculture et de l’Alimentation et des Sports
R.C
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