Les Français toujours réticents vis-à-vis des objets connectés (étude)
Pour mieux comprendre les attentes des ménages, l'Observatoire Promotelec a lui aussi partagé en décembre les résultats d'une enquête réalisée avec l'institut Sociovision. Baptisé ''Les objets connectés dans l'habitat'', le document centralise les réponses de 1 625 particuliers.
Parmi eux, 43% se disent ''ouverts'' aux objets connectés au sein de l'habitat, dont 23% qui sont déjà équipés et qui envisageant d'autres achats à l'avenir, affichant un degré de satisfaction élevé. Ils sont également 5% à être considérés par Promotelec comme des ''early-adopters'', c'est-à-dire qu'ils sont suréquipés et que la domotique représente avant tout un gain de temps pour eux.
Néanmoins, 43% des répondants sont, de leur côté, hostiles aux objets connectés. Deux catégories se dessinent : les sceptiques (31%), qui estiment que ces équipements sont potentiellement dangereux, et les réfractaires (12%), qui y sont formellement opposés et ne souhaitant pas en acheter. À ceux-là s'ajoutent les indifférents, qui représentent 14% des sondés.
Des freins que les professionnels pourraient facilement lever
Bien qu'optimiste, Promotelec note que de nombreux freins subsistent encore dans l'esprit des ménages. Le prix, tout particulièrement, est cité comme problématique par 83% des Français. D'autres craintes sont également évoquées, parmi lesquelles le recueil de données personnelles apparenté à l'espionnage, une forte émission d'ondes, une autonomie réduite, voire même une utilité discutable.« Pour échapper à l'impression de gadgétisation et convaincre une majorité de Français, les OCH [Objets connectés dans l'habitat, ndlr] devront répondre à de vrais besoins, c'est-à-dire s'appuyer sur ce que les Français font chez eux, et surtout sur ce qu'ils souhaitent y faire plus, mieux ou plus vite », recommande l'Observatoire.
Surtout, Promotelec note que le discours des fabricants et des constructeurs doit être retravaillé. Plutôt que de mettre en avant le côté innovant de ces nouvelles technologies, il convient de promouvoir les bénéfices concrets dont peuvent profiter les consommateurs. Du reste, ces derniers ne sont pas toujours familiers des objets connectés, ce qui nécessite un travail d'accompagnement et de pédagogie.
« Même si on parle beaucoup des objets connectés, les marques doivent encore faire des efforts pour convaincre pleinement les utilisateurs potentiels de leur utilité », prévient l'organisme. « Les objets connectés ne sont pas seulement attendus autour de bénéfices rationnels (gain de temps, sécurité, économies), mais aussi autour de bénéfices-vie/bénéfices émotionnels qui contribueront à donner le sentiment d'une ''qualité de vie augmentée''. L'enjeu pour les constructeurs d'objets connectés est donc désormais de savoir construire des imaginaires attractifs pour que chacun puisse facilement se projeter dans sa maison du futur. »
F.C
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