Malgré un chiffre d’affaires global de la profession en baisse (-0,1% en 2012) et une situation « chaotique » depuis 2009, une reprise des investissements est à noter indique le DLR à l'occasion de la 13ème Journée Nationale de la Distribution. Le niveau des marges et la maîtrise des charges d’exploitation permettent au secteur de la distribution de résister. Les conditions sont donc réunies pour une croissance des ventes du secteur en 2013. Pour Luc Soldermann, président du groupe Distribution du DLR, « le climat est triste, mais le meilleur des mondes est pour demain ! ».

Nicolas Bouzou du cabinet Asterès est venu soutenir les propos prospectifs de Luc Soldermann en réitérant sa conviction que les métiers de la distribution étaient le reflet de la transition économique actuelle. La valeur d’usage, l’économie circulaire, le développement durable… sont, selon l’économiste, autant d’enjeux-clés capables de générer de la croissance qualitative et de tirer la profession vers le haut.

Le service après- vente : un levier de croissance délaissé

Selon lui, la location étant promise à un grand avenir, l’activité des distributeurs de matériels de BTP et manutention se rapprocherait de celle des loueurs. Un constat soutenu par Philippe Brissonneau, directeur du matériel chez Colas. « Une nouvelle philosophie d’approche du matériel se met en place. Nous sommes en train de passer d’un mode de la propriété à l’usage. Demain, nous deviendrons des managers de parcs » précise ce dernier.

Un exemple de source de croissance qualitative capable de donner des résultats à court terme a été mis en évidence par Laurent Mellah, VP Marketing & Stratégie Cepheus Group : le service après- vente. Les entreprises ne tirent pas assez profit de ce levier de croissance. Les raisons principales : une culture du service encore trop peu valorisée dans les entreprises commerciales (beaucoup de gratuité) et un frein lié aux habitudes et à la peur du changement. Le service après-vente peut notamment devenir une opportunité pour conquérir de nouveaux marchés à l’export.

La Chine n'est pas une menace

Paul Howard, du cabinet Off Highway Research, a expliqué lors de la table-ronde de l’après-midi que si la Chine parvient à produire à moindre coût, elle ne dispose pas du savoir-faire pour proposer des services annexes. Par ailleurs, cet économiste anglais a tenu à souligner qu’à court terme le risque de voir apparaître sur le marché français des acteurs chinois n’était pas à envisager. Ce pays est confronté à un problème de surcapacité de production, mais les produits qu’il a besoin d’écouler ne correspondent pas à la demande du marché français.

« S’adapter pour apprendre à passer d’un métier à un autre ». Cette conclusion faite par Sonia Dubes, présidente du DLR, résume les discussions de cette journée riche en enseignement. En réponse à ces constats et à la difficulté de mobiliser l’ensemble des acteurs de la distribution de matériels de BTP et manutention, une hypothèse a été évoquée par la présidente du DLR : fusionner les Journées nationales de la Distribution et de la Location du DLR en un seul événement. Une concertation est en cours.

B.P