Le secteur des travaux publics est « réellement » optimiste pour l’avenir
Le début d’année a pourtant été difficile avec un redémarrage « plus lent qu’espéré » de l’activité. En cause : une réorganisation des intercommunalités « qui a induit de nombreux reports de chantier » et un investissement local encore peu dynamique (+ 0,6% en 2017).
Avec des prises de commandes en hausse de 7,6% grâce notamment aux chantiers du Grand Paris, des appels d’offres en augmentation (+ 3,2% à fin septembre en cumul depuis le début de l’année) et une confiance retrouvée des chefs d’entreprises, la FNTP table sur une progression du CA de + 2,5% en 2017, soit un CA de 36,6 milliards d’euros en France.
Des opportunités de croissance réelles
Pour 2018, l’embellie de l’activité devrait se confirmer et même s’accélérer. La FNTP affiche une prévision pour l’ensemble du marché des Travaux Publics de +4% en valeur. « 1,2 point de croissance sera assuré par la montée en puissance des travaux liés au Grand Paris Express », estime la fédération.Parmi les leviers de croissance : une hausse de 3% (hors Grand Paris) de l’investissement des collectivités locales ; un budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) en augmentation de 9% en 2018 ; la dynamique globale des grands opérateurs de l’énergie avec des investissements en progression de + 7% ; et une commande privée qui sera dynamique.
« Les travaux publics devraient donc bénéficier d’effets d’entrainement sensibles en 2018 que nous estimons à +3% », précise la FNTP.
Recrutement et créations d’emplois
Dans ce contexte, les entreprises de travaux publics sont de nouveau dans une logique de recrutement. Rappelons que depuis 2008, 30 000 salariés permanents ont perdu leur emploi.Pour 2017, trois nouveautés sont à souligner : les effectifs ouvriers permanents se sont stabilisés après 7 années de baisse continue ; les heures intérimaires ont progressé sur l’année (+ 3,9%) ; et 35% des entreprises se plaignent du manque de main d’œuvre contre seulement 8% en janvier. Aujourd’hui 270 000 salariés travaillent dans les entreprises de TP dont 35 000 intérimaires.
2018 devrait être la première année depuis 7 ans de création nette d’emplois permanents pour le secteur des travaux publics, se réjouit la FNTP. « Une croissance moyenne de 3% l’an permettrait de créer 25 000 emplois en 5 ans ».
Le défi aujourd’hui est donc de pérenniser la croissance. « Qu’il s’agisse de l’entretien et de la régénération des réseaux ou de la construction de nouvelles infrastructures, les besoins sont immenses », souligne la FNTP. Pour ce faire, la fédération estime que le secteur et les décideurs doivent « partager le diagnostic sur les besoins » pour programmer les projets.
Pour inciter les collectivités à investir, il est indispensable de mettre en œuvre des mesures peu coûteuses. Il faut par ailleurs établir un plan de financement qui intégrerait la contrainte de la consolidation budgétaire et de la dette maastrichtienne.
R.C
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