Le 93 s'attaque au racket sur les chantiers
La préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé mardi la mise en place d'une réunion mensuelle à la préfecture, qui regroupera des représentants du cabinet du préfet, du parquet, du conseil général, des services de police et des entreprises, pour suivre et prévenir les agressions dont elles peuvent faire l'objet. « On est à l'écoute des entreprises sur ce sujet, c'est l'une de nos priorités. Mais pour cela, il faut qu'elles nous fassent remonter les infos », a-t-on indiqué à la préfecture à l'issue d'une réunion qui rassemblait le préfet Christian Lambert, la procureur de Bobigny Sylvie Moisson et des professionnels du BTP et des bailleurs sociaux. Étonnamment, les fédérations et syndicats du bâtiment, comme la FFB ou la Capeb, n'étaient pas conviées à ce rendez-vous.
Cette rencontre avait été convoquée après une série d'incidents survenus sur des chantiers dans le département, qui avaient poussé des entreprises à dénoncer le racket dont elles étaient victimes, notamment de la part de pseudo-sociétés de gardiennage. En menaçant de dégradations ou de représailles, ces sociétés proposent des prestations de gardiennage fictives que beaucoup d'entreprises accepteraient pour éviter de perdre des marchés ou du matériel. Deux ouvriers avaient été blessés par balle le 18 février sur un chantier de rénovation urbaine dans la cité des Poètes à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), par un tireur casqué. Un an plus tôt, l'entreprise avait refusé de céder au racket d'une pseudo-société de gardiennage
La première tranche de ce chantier dans la cité des Poètes avait déjà été marquée par une affaire de racket. Dans ce cadre, quatre personnes du quartier ont été mises en examen en mars 2011 pour extorsion, placées en détention provisoire puis libérées. Apparemment, « les travaux perturbent des trafics, ce qui génère des tension ». Dans le cadre du prochain plan de rénovation urbaine, le ministère travaille avec l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) pour renforcer les clauses d'insertion qui permettent d'embaucher du personnel local, a précisé l'entourage de François Lamy, ministre délégué à la Ville. Plusieurs chantiers sont actuellement sous protection policière dans le département.
B.P (source AFP)
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