Lafarge fait 'boum' grace au ciment !
C'est la première fois que les résultats de Lafarge, dont le chiffre d'affaires 2006 a connu une progression de 16,6% à 16,9 milliards d'euros, seront présentés par le nouveau directeur général Bruno Lafont, arrivé il y a un an à la tête du groupe. L'une de ses premières actions a été de mettre en place un plan stratégique baptisé "Excellence 2008", prévoyant de réduire les coûts de 400 millions d'euros d'ici 2008, de dégager 1,5 milliard de capacités d'autofinancement supplémentaire sur trois ans et de revoir à la hausse ses objectifs de croissance.
Selon lui, "le vecteur principal" de la croissance du groupe dans les prochaines années sera le ciment. De fait, les résultats du groupe sont tirés par l'activité ciment dont le chiffre d'affaires en 2006 est en hausse de 16% à 8,84 milliards d'euros. Lié à cette activité, le chiffre d'affaires du secteur granulats et béton fait un bond de 19,6% à 6,43 milliards d'euros.
Pour 2007, Deutsche Bank table sur la croissance du ciment dans les marchés émergents. Les analystes de la banque misent également sur la hausse des prix dans l'Europe de l'ouest et une stabilité du marché nord-américain. M. Lafont, qui veut "équilibrer" le développement "entre construction de nouvelles usines et acquisitions", a acquis ou lancé la construction de sites notamment en Inde, au Brésil ou au Maroc.
En outre, Lafarge contrôle désormais 100% de sa filiale Lafarge North America (LNA) et obtient ainsi un contrôle total sur les bénéfices et la stratégie de sa filiale sur le marché très porteur des Etats-Unis et du Canada, où il est devenu l'un des principaux fournisseurs en matériaux de construction. L'année dernière, le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), propriété du milliardaire belge Albert Frère, est encore monté au capital de Lafarge, dont il est le premier actionnaire avec 16,1%. Selon l'analyste de CM-CIC Securities, le groupe d'Albert Frère ne devrait "maintenant accroître sa participation au capital de Lafarge qu'à la marge".
Par ailleurs, Lafarge, ainsi que trois autres cimentiers, restent sous le coup d'un condamnation fin 2002 par la Commission européenne à une amende de près de 480 millions d'euros pour entente sur le prix des plaques en plâtre.
C'est Lafarge qui avait écopé de la plus lourde sanction, avec une amende de 250 millions d'euros à lui seul. Le groupe français vient de défendre son point de vue devant le Tribunal de première instance de la Cour européenne de Justice, à Luxembourg. La décision n'est pas attendue avant plusieurs mois.