Au lendemain de la publication d'un bénéfice net de 911 millions d'euros, en baisse de 2,5% par rapport aux six premiers mois de 2007, le PDG de Lafarge M. Lafont a souligné que « les marchés émergents affichent une hausse de 53% de leur résultat d'exploitation courant au premier semestre et représentent 67% des résultats de l'activité ciment ». Malgré cet optimisme, l'action Lafarge était lourdement sanctionnée, le marché s'inquiétant pour l'évolution des résultats du groupe au deuxième semestre, malgré une progression, non chiffrée par ses dirigeants, de ses résultats anticipée pour l'ensemble de l'année 2008. En 2007, Lafarge a réalisé un bénéfice net de 1,9 milliard d'euros. Natixis notamment juge que les résultats du 1er semestre sont « inférieurs aux attentes en raison de résultats moins bons aux Etats-Unis et de quelques accidents techniques de parcours », dans la mise en oeuvre de nouvelle usines au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré ces retards « de quelques mois », Lafarge, qui a inauguré une première usine en Zambie fin juillet, prévoit une capacité additionnelle de production de 60 millions de tonnes de ciment entre 2008 et 2010, grâce notamment à l'acquisition de l'Egyptien Orascom effective depuis janvier. En Chine, Lafarge reconstruit les deux usines détruites dans le tremblement de terre du Sichuan, qui n'auront pas d'effet sur ses comptes grâce aux assurances, et a « plusieurs projets » de nouvelles usines dans cette province qui a d'importants besoins de ciment.

M. Lafont a en outre indiqué qu'il attendait beaucoup de l'acquisition, en mai, de l'Indien L&T Concrete, ce qui lui a permis de devenir le leader du béton prêt à l'emploi dans ce pays. « Pour 2008 la hausse de volume de ciment devrait être comprise entre 2% et 4% dans le monde entier », a indiqué le PDG de Lafarge qui a précisé que la hausse des prix de vente devrait de 7% à 8%, sauf dans le plâtre.

Pour la France, avec une progression de 2% au premier semestre, les ventes de ciment en volume pour 2008 devraient « être stables, voire même en légère croissance », malgré le ralentissement du secteur de la construction. Le PDG de Lafarge a confirmé que le programme de réductions de coûts de 340 millions d'euros sera dépassé pour atteindre plus de 400 millions fin 2008. Pour rassurer les investisseurs, M. Lafont a d'ailleurs annoncé qu'un nouveau plan, non chiffré, de réduction des coûts serait annoncé à la fin de l'année.

Bruno Poulard (Avec AFP)