La prévention, reine des formations des entreprises artisanales du BTP
La tendance est similaire à celle de 2012 : les activités de prévention sont une nouvelle fois en progrès et représentent 43% de l'ensemble des formations.
Comment expliquer cette progression alors que la formation continue dans l’artisanat est en repli de - 4% par rapport à 2012 ?
Les effectifs stagiaires dans les formations à la gestion et à la technique ont décru, d’où le recul de la formation continue, mais les évolutions règlementaires de 2012 notamment en matière de prévention aux risques d’amiante et d’électricité, sont venues contrer cette diminution. En effet, les nouvelles règlementations ont renforcé l’obligation de formations abordant ces thématiques. Ainsi et pour la troisième année consécutive, le nombre de stagiaires qui ont suivis des formations à la prévention a augmenté (+ 5%).
« Les formations à la prévention sont une priorité car c’est un enjeu incontournable de sécurité au travail et de limitation des accidents professionnels », comment Patrick Liébus, Président de la CAPEB. Néanmoins, il rappelle que « la répartition des formations dans ce domaine (de prévention) est encore inégale ».
De son côté, Paul Duphil, général de l’OPPBTP, se satisfait de la progression des formations à la prévention. « Faire de la prévention, c’est améliorer le productivité et la compétitivité des entreprises, spécialement de petite taille », précise-t-il.
Françoise Despret, Présidente de la CNATP, se félicite de la « régularité de la publication. L’observatoire des formations à la prévention est un excellent indicateur par les réalités qu’il met en évidence ».
Des nombreuses disparités mises en avant
Le nombre d’actifs de l’artisanat du BTP formés à la prévention en 2013 s’élève à 48 745. En 2013, les métiers de l’électricité, de la pierre, et des travaux publics ont été les plus représentés dans les formations à la prévention (13%, 29% et 42% respectivement).Parmi les formations, la prévention aux risques d’amiante a connu une forte augmentation (+ 81%) tout comme l’électricité avec une hausse de + 27% des formations.
Bien que « la conduite d’engins » représente 30% des formations à la prévention, l’activité est en recul tout comme les thèmes « hauteur » et « secourisme ».
Patrick Liébus insiste sur le besoin de développer les formations aux risques professionnels (contraintes physiques, utilisation des produits dangereux), encore trop peu suivies « malgré leur augmentation et les enjeux forts sur ces sujets ». En effet, les contraintes physiques (manutentions manuelles) sont la 1e cause d’accidents pour 47% des professionnels. Les « chutes en hauteur » et « l’outillage à main » représentent respectivement 20% et 17% des accidents de travail.
Les disparités ne se font pas uniquement ressentir au niveau des formations suivies. Les régions aussi évoluent de manière différente.
Ainsi, les meilleurs élèves en termes de formations à la prévention sont la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 2 points en moyenne), alors que les régions Ile-de-France, Pays de la Loire et Picardie montrent un dynamisme moins important.
2% des effectifs de moins de 20 ans suivent des formations à la prévention, les tranches 21/30 et 31/40 étant les plus impliquées (60% à elles deux).
Enfin, les femmes ne constituent que 2% des effectifs formés contre 11% pour les hommes, une situation s’expliquant par le fait que les femmes assurent majoritairement des fonctions administratives et sont donc moins concernées par les formations à la prévention. L’étude révèle toutefois que les femmes « jouent un rôle central dans la bonne mise en œuvre et la gestion quotidienne des démarches de prévention dans les entreprises ».
R.C