La présence d'entreprises étrangères dans le bâtiment s'intensifie
La FFB et son président Didier Ridoret observent une présence de plus en plus importante d'entreprises étrangères du bâtiment sur quasiment tout le territoire notamment à Paris, en Île-de-France et dans les grands bassins d'emplois. Jusqu'à récemment cantonné aux zones frontalières, notamment près de l'Espagne, le nombre de ces entreprises est difficilement quantifiable, mais ce sont « des entreprises qui viennent de l'ensemble de l'Union européenne, souvent de pays qui ont des coûts salariaux bas ou des situations dramatiques en terme d'activité » précise la FFB. Des courriers pour dénoncer la situation sont adressés aux députés depuis le début de la semaine par les fédérations départementales, a indiqué la FFB.
L'ampleur de ce phénomène se mesure surtout par l'intensité des offres de main d'oeuvre émanant de sociétés d'intérim étrangères ou directement d'entreprises étrangères aux acteurs du secteur français, selon la fédération. Il s'agit « d'offres de ressources humaines à des tarifs extrêmement bas, faites soit directement aux maîtres d'ouvrage, soit aux entreprises de bâtiment », a relevé Didier Ridoret. Ces entreprises paient légalement des charges sociales moins importantes que les entreprises françaises mais au regard des faibles tarifs qu'elles pratiquent, « elles doivent tricher sur les autres points » indique le président. Ce phénomène de « dumping social » recouvre notamment « l'absence de déclaration préalable à l'inspection du travail, le recours à des conditions de travail anormales, le défaut d'immatriculation et de paiement de la TVA en France », a-t-il affirmé.
Pour y remédier, la FFB propose dans l'immédiat de développer le contrôle des entreprises étrangères intervenant en France, en particulier le week-end. Les entreprises « se battent de plus en plus sur les prix », a expliqué Didier Moizo, économiste sectoriel. Le chiffre porte sur un échantillon de 125 000 entreprises. Dans une étude sur la construction mondiale, l'assureur-crédit Euler Hermes, filiale d'Allianz, s'attend à une hausse des défaillances d'entreprises de BTP de 3,5% en 2012, à 15.000, le BTP représentant par ailleurs 25% du nombre de défauts en France.
B.P