La Haute-Garonne déplore 1800 emplois détruits dans les TP depuis 2008
La situation des Travaux Publics en Haute-Garonne ne cesse ainsi de s’aggraver depuis 2008, et semble atteindre en 2013 un paroxysme pour les entreprises indépendantes. Ces dernières, regroupées au sein du STP 31, ont au fil des mois fait état de chiffres qui, d’abord qualifiés d’« inquiétants » sont très vite devenus « alarmants », puis « graves ». Un stade aujourd’hui largement dépassé : avec un total de 1800 emplois salariés détruits dans le département, les Travaux Publics sont à présent clairement amputés d’une grande partie de leur force vitale.
Pour Francis Cassin, président du STP 31, « c’est un pan entier de notre économie locale qui est en train de s’effondrer. (…) Nos entreprises, qui irriguent tout le tissu économique du territoire, dépendent à 75 % des commandes publiques, et majoritairement des collectivités. Celles-ci ne peuvent plus ignorer la situation d’urgence à laquelle nous devons faire face. Leurs élus ne peuvent se contenter de nous regarder sombrer : il est de leur responsabilité d’intervenir, avant qu’il ne soit trop tard. Mais en aucune façon nous n’entendons réclamer des aides ou subventions qui ne viseraient qu’à nous maintenir la tête hors de l’eau. Ce que nous souhaitons, c’est que les pouvoirs publics mettent en œuvre une vraie politique d’investissement et d’entretien qui bénéficiera à tous ».
Principaux employeurs en Haute-Garonne
Alors que la baisse des commandes en matière de travaux publics est massive depuis les débuts de la crise, les entreprises indépendantes sont particulièrement impactées. Elles sont notamment confrontées à un phénomène grandissant de « barrières à l’entrée » des marchés publics. En effet, ces derniers permettent de moins en moins l’allotissement par corps de métiers et écartent de fait les PME spécialisées, implantées localement, au profit des groupes généralistes nationaux.
« Nous avons alerté nombre d’élus sur ces difficultés qui renforcent les menaces sur nos entreprises. Nous avions le sentiment d’avoir été compris et entendus mais malheureusement, cela n’a pas été suivi d’effets. Rien n’a réellement changé quant à l’accès aux marchés : nos PME demeurent bien souvent empêchées de répondre à des consultations qui portent sur le territoire même où elles exercent. A l’heure où on parle de plus en plus de relocalisation et de circuits courts, cela est profondément regrettable. Notre main d’œuvre est locale, nous défendons non seulement le Made in France, mais même le Made in 31 ! » déplore Francis Cassin.
Face à ces difficultés qui se font ressentir avec toujours plus d’acuité, le réengagement des collectivités dans une politique maîtrisée d’investissements pour le cadre de vie devient aujourd’hui une nécessité vitale pour défendre l’avenir des emplois dans les entreprises des TP en Haute-Garonne, plaide STP 31.
Photo de une : Francis Cassin, Président du Syndicat des Travaux Publics de la Haute-Garonne
B.P