La filière bois-forêt se mobilise contre les exportations de grumes
« C’est un million de mètres cubes de grumes financées par le Fonds Forestier National qui ont été expédiées en 2013 vers la Chine. Soit l’équivalent de 40 000 containers qui mis bout à bout représentent la distance entre Paris et Lyon. Alors même que les scieurs et industriels français manquent de matière », s'est insurgée la FNB, tout en souhaitant alerter le ministre et porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, sur les conséquences économiques et sociales des exportations massives, conjuguées à une rétention du bois en forêt.
Pour la Fédération nationale du Bois, la mobilisation forestière n’est pas à la hauteur des enjeux d’une industrie nationale en plein renouveau. « Faute de bois, nous refusons des marchés. Ce qui est un comble dans un pays qui dispose de la plus grande réserve forestière en Europe ! », déplore t-elle.
Dans le détail, une grume procure à la filière bois française 15 euros de valeur ajoutée en comparaison à une poutre en lamellée collée française qui en génère 600. Ainsi, la FNB chiffre une perte de 800 millions d'euros de valeur ajoutée pour l'industrie française.
Des mesures d'urgence
Lors de ce rendez-vous avec le Ministre le 1er juillet dernier, la Fédération a donc fait part « de l'exaspération des scieurs et des industriels, évoquant même l'émergence de « Bonnets vets » et de possibles débordements d'ici à cet automne ». Le manque à gagner lié au exportation menacerait en effet 450 000 emplois directs et indirects dans la filière bois.
« La FNB a demandé à Stéphane Le Foll une plus grande implication de l’état pour stopper cette spéculation et une reprise en main de ses services sur les questions phytosanitaires afin de faire cesser le laxisme actuel », écrit-elle dans un communiqué.
Elle préconise à moyen terme l’instauration d’une politique de quotas en France et en Europe, par pays et par essence, permettant de réguler les exportations « comme cela est déjà pratiqué dans de nombreux pays dont les Etats-Unis » afin de sécuriser leurs approvisionnement en bois, explique la FNB.
En réponse, Stéphane Le Foll a d'ores et déjà convié les représentants des forêts publiques, privées et industriels, à participer à une réunion de crise le 23 juillet prochain, en vue d'arbitrer des mesures d'urgences.
C.T
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