La capeb quitte la Chine

Ce déménagement, historique pour la Confédération, va permettre aux artisans de s’installer dans un immeuble cossu et emblématique de la capitale. De fait, l’institution syndicale a fait l’acquisition au numéro 2 de la rue Béranger d’un bel ensemble immobilier, l’Hôtel de Mascrany. Un nom de famille associé à maintes périodes de l’Histoire de France, du XIIème siècle à la révolution. Paul de Mascrany fut entre autre le Prévost des marchands de la ville de Lyon sous Louis XIV. Avec cet Hôtel particulier construit au début du XVIIIème siècle, la Capeb occupera rue Béranger un ensemble de quatre petits immeubles répartis autour d’une cour pavée. Un lotissement qui présentera un espace de travail important et un dégagement esthétique et agréable, plus compatible avec l’image et la philosophie des artisans du bâtiment.
Hasard de l’immobilier parisien ou signe d’une grand désir de communiquer, la Capeb va s’installer au numéro 2 de la rue Béranger, à deux pas du quotidien Libération qui lui occupe l’immeuble du numéro 11 de cette même rue. Les communiqués de presse n’auront donc en l’occurrence que quelques mètres à franchir pour s’installer dans les colonnes du quotidien national. Un voisinage à l’aspect également corporatiste car la Capeb emmène dans ses bagages son magazine « Le Bâtiment Artisanal », un mensuel fort de 90 000 abonnés.
L’étroite rue Béranger, ou par ailleurs de nombreuses associations ont aussi établi leur siège, va donc redoubler de circulation et d’activité. La Confédération crée en 1946 par Marcel Lecoeur, fondateur initial de la FNAB devenue Capeb en 1963, revendique aujourd’hui 95 000 adhérents. Elle assume la représentation auprès des pouvoirs publics de plus de 320 000 entreprises artisanales du bâtiment. Une présence forte qui supposait depuis longtemps une structure plus représentative de son poids.
Les membres de l’organisation vont donc sûrement se réjouir de ce déménagement au même titre que les restaurateurs et les contractuelles du quartier de la République lesquelles, à cet endroit, sont infiniment plus nombreuses que les commerçants chinois de l’avenue d’Ivry. En attendant le prochain emménagement, ce sont les architectes du cabinet Valero-Gadan qui vont diriger les travaux de mises aux normes des bâtiments.