La campagne de prévention de l'OPPBTP sur les TMS inspire les entreprises
Sous le slogan « Même pas mal », l’OPPBTP a mené une vaste campagne de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) auprès des entreprises du BTP.
L’objectif était à la fois de faire prendre conscience des bénéfices et de l’intérêt de lutter contre les TMS, de donner de la visibilité aux solutions pratiques et aux méthodes pour les intégrer dans les standards de production, et d’accompagner les entreprises afin d’améliorer leur performance en prévention.
Une préoccupation réelle, qui varie selon le profil de l’entreprise
Cette camapgne a été l’occasion de réaliser plus de 600 diagnostics terrain auprès des entreprises du BTP, selon un ciblage et un panel constitués de différents métiers et typologies d’entreprises.
Les données recueillies indiquent que les TMS sont très présents dans les entreprises, puisque 73 % des salariés signalent des douleurs au dos, et 41 % au niveau des épaules.
La moitié des professionnels du BTP estime que les TMS ont un impact important dans leur entreprise, cependant cette perception varie fortement selon l’activité ou la taille de l’entreprise (de 38 % pour les entreprises de moins de 10 salariés, à 84 % pour celles de plus de 250 salariés). Des écarts qui soulignent la nécessité de mettre en place des actions adaptées à la réalité terrain de chaque entreprise.
Donner aux entreprises l’envie et les moyens d’agir
Au terme de la campagne, l’OPPBTP a réalisé une étude afin de mesurer son impact concret sur les entreprises du secteur. Particulièrement visible, « la campagne est parvenue à toucher une large part des 250 000 entreprises ciblées », indique l'organisme.
« Le site dédié Memepasmalbtp.fr enregistre 500 000 visiteurs », ajoute-t-il, et « plus d’un répondant à l’étude sur deux se souvient d’un élément de la campagne TMS, notamment les messages qui concernent les bonnes pratiques et la sensibilisation au risque ». En outre, « plus de 90 % des 630 entreprises ayant bénéficié d’un diagnostic TMS l’ont jugé utile ».
Parmi les répondants se souvenant d’un élément de la campagne, 48 % ont entrepris une action. En effet, 36 % ont affiché des éléments de la campagne dans les locaux, 11 % ont organisé des réunions d’information en interne, et 31 % déclarent qu’ils en ont discuté autour d’eux, au sein de leur entreprise.
Selon l'organisme, une entreprise sur quatre déclare se sentir plus concernée par le sujet des TMS, et affirme que la campagne va surtout l'aider à évaluer et prévenir les risques.
Des pistes d’actions à explorer
Au vu de ce constat, l’OPPBTP a d'ores et déjà réfléchi à de premières pistes d’actions pour aider les entreprises à mieux prendre en compte les TMS et à s’en prémunir. Entres autres : mener des actions ergonomiques ciblées sur des situations de travail exposant aux risques physiques (vibrations, manutention et postures), ou encore expérimenter de nouveaux équipements d’assistance physique auprès de différents métiers (électriciens, peintres, plaquistes, menuisiers...).
Avec le soutien du Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU), l’OPPBTP envisage un rebond de la campagne en 2024, avec des accompagnements individuels de 500 entreprises, et des actions auprès des jeunes en formation professionnelle.
« Cette campagne de sensibilisation aux TMS a permis à de nombreux professionnels d’avancer sur cet enjeu, première cause de maladies professionnelles dans le BTP », se réjouit Pascal Girardot, responsable de domaine prévention et usure professionnelle à l’OPPBTP.
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Marie Gérald
Photo de une : OPPBTP