La Caisse d'Epargne s'offre un relais de croissance dans l'immobilier
En tant que premier actionnaire de Nexity, le groupe Caisse d'Epargne va largement profiter de ce coup d'accélérateur qu'elle imprime au promoteur, avec un objectif de part de marché de 14% en promotion immobilière à l'horizon 2012. D'autant qu'en intégrant le pôle service GCE Immobilier, Nexity va diversifier son activité et "acquérir des éléments de récurrence plus forte" des revenus. GCE Immobilier compte notamment comme actif principal Lamy, le deuxième administrateur de biens en France.
Alors que 96% du résultat de Nexity provient actuellement de la promotion immobilière, activité très liée aux cycles de l'immobilier, il ambitionne de faire passer cette proportion à 60% d'ici 2010. Le groupe Caisse d'Epargne bénéficiera également d'un relais de croissance évident à travers l'accès élargi au réseau Nexity, qui comprend actuellement 1.663 points de vente. Les deux groupes ont insisté sur le maintien d'un modèle dit d'architecture ouverte, où la gamme proposée aux clients dans les réseaux continuera à comprendre les produits des concurrents.
Néanmoins, chacun des partenaires disposera, dans le réseau de l'autre, de "la clause de la nation la plus favorisée", selon le mot de M. Mérindol vendredi. Les produits de crédit immobilier des Caisses d'Epargne ou du Crédit Foncier devraient donc être, par exemple, proposés en priorité aux clients du réseau Nexity en quête de financement. Au sein du réseau Caisse d'Epargne, la mise à disposition de l'offre immobilière Nexity devrait permettre à l'Ecureuil de "placer 4.000 à 5.000 lots contre 1.500 aujourd'hui", selon M. Mérindol. Pour le dirigeant, la demande existe déjà, mais la banque mutualiste attendait, pour l'exploiter, de bénéficier de produits immobiliers dont elle puisse s'assurer de la qualité.
Pour autant, si les bénéfices immédiats de ce rapprochement existent bien pour le groupe Caisse d'Epargne, il semble qu'ils soient plus évidents pour Nexity à cour terme. L'Ecureuil fait ainsi davantage un pari sur l'avenir, comme en témoigne notamment l'absence de chiffrage des synergies qu'occasionnera l'opération.
"Il s'agit de synergies de revenus plus que de synergies de coûts", a expliqué M. Dinin, les deux partenaires n'attendant du projet aucune économie réelle.