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L'existence de normes serait bonne pour l'économie des entreprises

Publié le 08 février 2016

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L'élaboration de normes volontaires serait un bon levier de développement économique pour les entreprises qui y participent et les appliquent, selon une étude du Bipe pour Afnor. Ce bénéfice serait visible sur la production de l'entreprise et son chiffre d'affaires, notamment à l'export. Analyse.
L'existence de normes serait bonne pour l'économie des entreprises - Batiweb
Les normes ne doivent plus être considérées comme un frein à l'activité des entreprises, y compris dans le secteur construction. C'est l'enseignement principal d'une étude de la Bipe, commanditée par Afnor (voir encadré). Selon cette analyse, les normes apportent en effet un véritable « plus » aux sociétés qui participent à leur élaboration et les appliquent.

« En participant aux travaux d’écriture ou en achetant des normes, les entreprises qui investissent dans la normalisation ont besoin de voir si le jeu en vaut la chandelle. Et il s’avère que la réponse est majoritairement oui », explique Alain Costes, directeur de l’activité normalisation d’Afnor.

15 milliards de chiffre d'affaires

Chaque année, l'utilisation volontaire de normes par certaines entreprises rapporterait plus de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires à la production française (chiffre d'affaires cumulé de toutes les entreprises françaises, ndlr). Cela s'explique principalement par la capacité de ces entreprises à anticiper les changements et les évolutions du marché, les appliquer à leurs produits et services et ajuster leur production.

« L’entreprise produira davantage, plus vite, plus tôt, et arrivera parmi les premières sur les marchés concernés », souligne l'étude.

Ainsi, les entreprises qui participent à l'élaboration des normes affichent un taux de croissance annuel de 4 % contre 3,3 % de moyenne pour celles qui n'y participent pas. Dans certains domaines, les normes volontaires constituent même une arme anti-crise : dans le secteur en récession du travail du bois, le taux de croissance du chiffre d’affaires des entreprises participant à la normalisation est de 2 % par an.

7 % à l'export pour la construction

A l'international, les entreprises acheteuses de normes ou faisant partie des commissions de normalisation affichent un taux d'export de 18,2 %, alors que la moyenne française affiche un taux de 15,3 %. Dans le secteur de la construction, elles affichent un taux d’export de 7 %, contre 2 % pour la moyenne des entreprises françaises du secteur.

« Les normes volontaires sont incontestablement un passeport pour mieux vendre hors de ses frontières. Elles favorisent l’interopérabilité entre les différents produits et services, qui peuvent ainsi mieux dialoguer à l’international. Ce langage commun constitue une solution de référence fiable dont la légitimité est garantie. Pour le consommateur, les normes partagées par le plus grand nombre d’acteurs, lui évitent d’être piégé par une technologie ou un système fermé », avance l'étude.

De plus, pour conduire ce processus, les entreprises optimiseraient davantage l'utilisation et la maintenance de ses installations, en harmonisant l'ensemble de ces outils de production parfois basés sur différents sites. Enfin, elles réduiraient encore davantage leurs coûts, grâce aux systèmes de management environnemental et énergétique - exercices basés sur des normes volontaires internationales – qui permettent d'alléger certaines charges (traitement des déchets, consommations d'énergie).

En d'autres termes, la normalisation serait un jeu gagnant-gagnant : « cela permet à l’entreprise d’être au bon endroit, au bon moment, avec le bon produit ou le bon service», conclut l'étude.
 

Méthodologie de l'étude

En tant qu’opérateur central du système français de normalisation et membre français des instances de normalisation européennes (CEN et CENELEC) et internationales (ISO et IEC), AFNOR a demandé au BIPE, organisme indépendant, une étude sur l’impact économique de la normalisation.

Jusqu’à présent, l’impact de la normalisation sur l’économie était mesuré sur le critère du stock de normes, c’est-à-dire la quantité de normes produites chaque année, que l’on corrélait à l’évolution du PIB. C’était le cas avec la précédente étude de 2009.

Pour la première fois dans le monde, cette étude mesure l’impact de la normalisation sur l’économie avec des variables liées à la consommation réelle de normes (achats de normes, nombre d’acheteurs) et au processus de production de normes (nombre d’entreprises parties prenantes* des commissions de normalisation).

Le BIPE a ainsi croisé les données économiques provenant de 2 099 entreprises de tous secteurs ayant participé à la normalisation depuis 2005. Trois agrégats ont été isolés pour mesurer l’effet des normes : la croissance du chiffre d’affaires, le taux d’export et la production.

C.T
© Fotolia

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