L'éradication de l'amiante est loin d'être terminée en France
Le comité, dont le rapport a été présenté mercredi, pointe également certaines règles complexes, instables, ou insuffisamment mises en oeuvre en matière de santé publique citant par exemple le seuil d'exposition de la population aux poussières d'amiante, l'information ou le suivi des personnes exposées.
Pour mieux protéger la population, il suggère en particulier « d'abaisser le seuil d'amiante dans l'air déclenchant des travaux de désamiantage de 5 fibres par litre à 0,47 fibre par litre et de mieux informer les particuliers sur les déchets » pouvant contenir de l'amiante tout en prévoyant une collecte et un stockage à des coûts abordables pour ces derniers. Le comité émet ainsi une série de propositions pour relever le pari du désamiantage dans les décennies à venir.
Parmi celles-ci, la création d'une plateforme internet unique sur le risque amiante pour permettre à tous (particulier, parent d'élève, maître d'ouvrage, donneur d'ordre, entreprise de désamiantage...) d'accéder rapidement à des informations régulièrement mises à jour ainsi que la création d'une base de données des « dossiers technique amiante (DTA) ». Ces dossiers contiennent les résultats de recherche de la présence éventuelle d'amiante. Il préconise également d'augmenter les effectifs des inspecteurs du travail.
Le comité de suivi, présidé par la sénatrice Aline Archimbaud (groupe écologiste), a été créé en 2013 au sein de la commission des affaires sociales du Sénat pour dresser un bilan d'un rapport de 2005 qui présentait 28 propositions pour mieux indemniser les victimes et tirer des leçons pour l'avenir du « drame de l'amiante ».
Bilan : 17 de ces 28 mesures, concernant principalement la protection des travailleurs, ont été mises en œuvre. Mais 7 propositions concernant l'indemnisation des victimes et son financement sont restées lettre morte, résume le comité.
B.P (avec AFP)