Faut-il un pacte de constructibilité pour faire baisser les prix de l'immobilier ?
Après le pacte de responsabilité engagé par François Hollande pour le secteur de la construction, y-aura-t-il un pacte de constructibilité pour le secteur immobilier ? C'est ce que souhaite en tout cas le PDG de Nexity, Alain Dinin, en réponse à la volonté du gouvernement de faire baisser les prix de l'immobilier.
« Le gouvernement annonce vouloir baisser les prix de l'immobilier de 10 % d'ici à 2017, nous disons que nous pouvons appliquer cette baisse dès maintenant avec des mesures concrètes », a insisté le PDG lors de la présentation des résultats annuels du groupe immobilier.
Selon lui, une baisse de prix immédiate des logements neufs est envisageable en jouant sur trois axes :
- la réduction des règles en matière d'équipement en parkings des nouveaux immeubles, à une place par logement au lieu de 1,5 actuellement, « ce qui représenterait 7 à 8% d'économie » ;
- le passage à 10-15% de logements habitables en normes handicapés, au lieu des 100% actuels, ce qui « ferait baisser les prix d'encore 7 à 8% », selon Alain Dinin, tout en insistant sur « la nécessité de garder 100% des logements accessibles » ;
- la fin de la mise aux enchères des terrains par les municipalités, « en échange de l'engagement d'un plafonnement des prix par les opérateurs », ajoute M. Dinin.
Enfin, « il faut que les projets sélectionnés le soient en fonction de caractéristiques, en fixant le prix du terrain à l'avance selon les besoin des municipalités, pas au mieux disant car l'achat du terrain et la TVA représentent aujourd'hui près de 50% du prix total d'un logement », explique le dirigeant du groupe.
« Nous n'avons pas l'arrogance de proposer ce pacte au gouvernement », a cependant précisé le PDG de Nexity, ajoutant « nous ne faisons que lancer des idées car il faut agir, et vite ».
Le secteur immobilier s'attend en effet à une année 2014 maussade. En 2013, le groupe immobilier Nexity a annoncé un résultat net part du groupe près de 2,4 fois supérieur à celui de l'année 2012, à 100,1 millions d'euros, malgré un chiffre d'affaires en baisse de 3,3% à 2,74 milliards.
C.T (avec AFP)
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