Efficacité énergétique : l'EBC s'adresse à la Commission européenne
Rappelons qu’à la fin de l’année, la Commission européenne présentera la révision de deux directives européennes sur l’efficacité énergétique, à savoir : la directive 2012/27 sur l’efficacité énergétique et la directive 2010/31 sur la performance énergétique des bâtiments. Les professionnels du bâtiment ont ainsi exposé leur volonté de voir se développer toutes initiatives nationales ou européennes en faveur de la rénovation énergétique, source de croissance et d’investissement.
En effet, les représentants du secteur estime que le marché de la rénovation est une opportunité que les états membres doivent saisir « pour stimuler la création d’emploi et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat ». C’est en tous cas le défi commun qu’ils s’engagent à relever.
« Le potentiel d’activité générée par la rénovation énergétique des bâtiments est un atout pour sortir définitivement de la crise économique qui touche toute l’Europe et pour attirer des jeunes dans nos filières professionnelles ! En effet, 8,1 emplois en Europe sont créés par million d’euro investi dans la rénovation énergétique. Ne décourageons pas un secteur vertueux, qui dénombre en France 70 000 entreprises engagées dans la démarche RGE. Tels sont les messages positifs que nous voulons envoyer. », a déclaré Patrick Liébus.
Mettre en place des politiques « claires, cohérentes et visant le long terme »
« Les entreprises comme les industriels sont sensibles au réchauffement climatique et sont donc prêts à accompagner, par des investissements, de la recherche, de l’innovation et de la formation, toutes politiques qui mettraient en œuvre la réduction de la consommation énergétique des bâtiments. Mais l’Union européenne et les états membres doivent créer les conditions pour un cadre législative stable et cohérent, tout en fournissant les justes moyennes financières, si on veut atteindre les engagements de la COP 21 », a-t-il ajouté.Industriels, entrepreneurs, négociants, fabricants, tous les acteurs de la construction « savent que leur secteur est en capacité de répondre aux besoins du marché de la rénovation énergétique pour peu que les politiques européennes ou nationales soient claires, cohérentes et visant le long terme », indique un communiqué signé Capeb / EBC.
Les investissements industriels qui soutiennent ce marché sont lourds et conséquent, rappelle le communiqué, ajoutant que « la stabilité des politiques publiques et la rénovation énergétique des bâtiments est la meilleure garantie de la confiance des milieux économiques et des ménages ».
Dominique Ristori a rappelé que « L'efficacité énergétique n'est pas que de la consommation énergétique en moins ou des émissions en moins (...). C'est aussi de la croissance en plus et de la création d’emplois. Dans cette perspective, il nous faut des contributions de tous les acteurs clés, à commencer par le secteur de la construction et les métiers de l’habitat qui fournissent une contribution décisive au PNB et à l’emploi ».
Mais pour aider l’Europe à remplir ses objectifs pour le climat encore faut-il que la Commission européenne envoie un « signal fort », a estimé Barry Lynham, Directeur pour la Stratégie et la Communication chez Knauf Insulation. « La rénovation thermique du parc immobilier européen vers des niveaux de consommation d'énergie proche de zéro d’ici 2050 constitue une opportunité pour déclencher une grande vague d’investissements dans l’économie européenne », a-t-il dit. La Commission doit donc montrer qu’elle compte suivre cette voie. « Il n’y a pas plus belle occasion pour ce faire que lors de la révision à venir de la directive sur la performance énergétique des bâtiments », a-t-il conclu.
Les professionnels s’exprimentJean-Louis Marchand, Président de FIEC, a déclaré que « pour profiter de la solution la plus rentable en matière d’économies d’énergie dans les bâtiments, des actions doivent être menées lorsque des rénovations majeures sont en cours. Pour cela, il faut d’une part des mécanismes de financement adaptés qui prennent en compte contraintes et objectifs, et d’autre part, la garantie que nos entreprises et salariés possèdent les compétences et les qualifications nécessaires. »Bernard Lekien, Président d’Europgypsum, a souligné : « L'industrie européenne du plâtre a développé des solutions technologiques innovantes à la fois économes en énergie et qui améliorent la beauté, la qualité et le confort des intérieurs (…). Pour permettre une mise en œuvre efficace de ces solutions novatrices, l’industrie du plâtre forme, en Europe, plus de 25 000 installateurs par an contribuant ainsi à l’objectif de relance économique et de création d’emploi. » Benoit Hennaut, Vice-Président France, Belgique, Pays-Bas, Afrique du Nord du groupe Aliaxis a indiqué : « La rénovation énergétique des bâtiments est une opportunité majeure pour nos économies européennes pour autant que nous soyons en mesure, industriels et entreprises, de mettre en œuvre des programmes d’innovation, de formation et de communication adaptés aux futures directives. La rénovation énergétique des bâtiments existants présente des avantages majeurs en matière d’économie et de confort pour tous les citoyens. L’industrie des canalisations PVC est déjà engagée dans cette voie afin de contribuer pleinement à cette ambition. » Jørgen Tang-Jensen, CEO du Groupe VELUX, a rappelé que selon : « Notre Baromètre Européen de l'Habitat Sain 2016 montre qu’économies d’énergie (75%) et amélioration du confort (73%) sont au coude à coude dans les motivations-clés de rénovation. En Europe, nous devons encourager la rénovation des logements pour en améliorer la qualité, réduire les dépenses énergétiques et favoriser la croissance. » |
R.C
Photo de une : ©Capeb