Des sans-papiers manifestent devant les grands groupes de BTP
Pour les manifestants, soutenus par l'union syndicale Solidaires Paris, « les grands groupes de la construction - Bouygues, Vinci et Eiffage en tête - font appel en toute connaissance de cause et avec le plus grand cynisme aux agences d'intérim ». Aisni, le tract affirme qu'« ils profitent ainsi d'une main-d'oeuvre totalement précaire, contrainte au silence par l'absence de papiers, privée de tous droits ; une main-d'oeuvre bon marché et corvéable à merci ».
Interrogé lors de la conférence de presse, Martin Bouygues, PDG de Bouygues, a répondu que le groupe et ses sous-traitants avaient des « procédures très strictes pour contrôler l'identité de leurs employés mais qu'ils n'avaient pas de pouvoir de police ». Sur la régularisation des travailleurs qui disposent de faux-papiers, M. Bouygues a estimé que « c'est une question politique qui ne me concerne pas ».
François Massé, le directeur général adjoint d'Eiffage, a reçu brièvement une délégation de sans-papiers pour fixer un rendez-vous pour mardi prochain. « Notre intérêt est qu'il n'y ait pas de travailleurs clandestins sur nos chantiers », a affirmé M. Massé avant de souligner que l'identité des travailleurs est contrôlée par la Caisse des congés payés du BTP, un organisme paritaire entre patronat et syndicats. « Les contrôles de police depuis six mois ont toujours fait chou blanc et n'ont trouvé aucun travailleur sans-papiers sur les chantiers d'Eiffage », a assuré à l'AFP M. Massé.
Le PDG d'Eiffage Jean-François Roverato s'est dit « prêt à proposer la régularisation de certains travailleurs sans-papiers oeuvrant chez des sous-traitants « ayant démontré leur compétence depuis plusieurs années ».
Bruno Poulard (Avec AFP)