Crise du logement : le gouvernement portugais revisite sa stratégie
Cette mesure controversée, incluse dans un plan global présenté en mai dernier, devait faciliter la construction de logements pour la classe moyenne, mais elle a rapidement suscité un vif débat.
Malgré les efforts de l’extrême gauche pour faire annuler l’ensemble du texte, ces motions ont été rejetées. Cependant, le gouvernement portugais a ouvert la porte à des amendements, notamment en prenant en compte les propositions du Parti socialiste, principal groupe d’opposition.
« Nous avons fait une bonne loi, mais nous n’avons pas la majorité absolue et devons être ouverts aux propositions des autres partis », a reconnu Manuel Castro Almeida, ministre de la Cohésion territoriale.
Une entorse à la gestion durable des sols ?
Le texte initial, qui autorisait les municipalités à reclasser des terres agricoles en zones constructibles, a été vivement critiqué par des organisations environnementales et des experts en aménagement du territoire, qui dénoncent une menace pour les équilibres écologiques et une entorse à la gestion durable des sols.
Même le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, bien qu'ayant promulgué la première version en décembre, avait émis de fortes réserves, qualifiant cette réforme d’ « entorse significative » à la politique d'aménagement du territoire.
Les amendements proposés par le Parti socialiste cherchent à corriger ces dérives. Ils prévoient un contrôle renforcé des décisions locales et des mécanismes pour réguler les prix des nouveaux logements, afin de limiter la spéculation immobilière.
Au Portugal, le prix des habitations ont doublé en dix ans, selon Eurostat. Rien qu’au troisième trimestre de l’an dernier, les prix ont encore grimpé de près de 10 %, d’après la Banque du Portugal.
Marie Gérald (Avec AFP)
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