Construire autrement à partir de conteneurs maritimes, c’est l’offre de Contain Life
C’est lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande que Jean-Baptiste Jarretou se laisse séduire par le concept des maisons conteneurs. Très répandues dans le pays du fait de l’instabilité des sols (en raison de nombreux séismes), il apprécie notamment leur dimension « écologique ». Il décide alors d’importer l’idée en septembre 2014 et lance « Contain Life » deux ans plus tard. « Le 1er marché a été très long à signer. Et on a commencé la production le 1er mars dernier ». Basée à Trèbes dans l’Aude (11), la société vient de livrer à Carcassonne, son tout premier projet, un bâtiment de bureaux de 200 m2 pour l’UDAF.
Composé de 7 conteneurs, la construction s’est faite très rapidement. « On a livré les modules préfabriqués le 15 mars, le jour de l’obtention du permis. 5 heures après, toute la construction était montée. Ensuite, pendant deux mois et demi, on a fait l’étanchéité, le bardage, les finitions, les modifications demandées. Et on a fait la livraison définitive le 6 juin », détaille Jean-Baptiste Jarretou.
Quelles sont les avantages de ce type de construction ?
« C’est l’industrialisation du process, le fait de centraliser les opérations, de limiter les déplacements, donc les émissions de CO2. Ça a vraiment une portée écologique, et surtout, je trouvais le concept sympa », poursuit-il.
Les conteneurs maritimes sont préfabriqués en atelier (3 à 6 mois de construction). Tous sont en fin de vie : « Le but c’est de recycler, ce n’est pas d’acheter du neuf pour faire du neuf ». Quant à leur stockage ? Contain Life dispose d’un atelier de 2 300 m2.
L’entreprise compte à ce jour sur 3 employés en production et 3 en commercialisation. Deux recrutements sont prévus pour septembre, ce qui permettra à la société « d’enchainer sur un second cycle de production ». Contain Life vient en effet de signer un nouveau contrat pour la construction de 3 maisons individuelles, dépassant ainsi les objectifs qu’elle s’était fixés.
De l’achat à la transformation d’un conteneur maritime
Construire autrement exige un process strict et encadré. « 70 à 80% des conteneurs sont traités en amont ». Une fois les projets définis, « les conteneurs sont lavés, désinfectés et sablés sur les zones de rouilles. Nous réalisons ensuite les découpes des parois et les opérations de peinture antirouille avant d’entamer l’aménagement. Une fois assemblés et boulonnés, nous réalisons la pose des menuiseries, les travaux d’isolation, la pose des flux secs et humides, les travaux de bardage et de finition ». Dès que les fondations sont réalisées, les modules préfabriqués sont envoyés sur site par transport routier pour assemblage.
L’isolation est un sujet « particulier ». Jean-Baptiste Jarretou explique que la société a développé un « complexe d’isolation unique » testé en laboratoire à + 60°C et – 30°C. « Au lieu d’emmagasiner les super calories, on les rejette avec des matériaux qui ont un coefficient d’émissivité très faible comme par exemple la feuille d’alu ». « La feuille d’alu a 13 composants à l’extérieur pour former un bouclier thermique qu’on insère sur les 6 faces. Et à l’intérieur, on met de la laine de verre ou de la laine de roche ».
L’ensemble des projets Contain Life sont « clé en main » et « sur-mesure ». Comment ça marche ? « On fait un devis gratuit. Si ça rentre dans le budget de nos clients et qu’ils veulent démarrer un projet, ils signent un devis à 99€ TTC ». Ce devis consiste en une étude technico-financière. Ils rencontrent alors les architectes « pour faire des plans. On fait la sélection des matériaux, des équipements… ». Une offre définitive « 100% personnalisée » est alors présentée aux clients. « Et ensuite, il suffit de déposer le permis, de demander la dommage-ouvrage, de faire l’ouverture de chantier… On s’occupe de tout ». « Nos trois arguments sont la simplicité, la rapidité, et l’écoresponsabilité ».
Les maisons sont vendues entre 1 300 et 1 500 € TTC/m2 hors foncier. Contain Life s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Pour être éligible, le terrain doit être « constructible, viabilisé et accessible pour la grue ».
« On va proposer une gamme de maisons catalogue avec un design assez épuré et des maisons très contemporaines avec des matériaux sélectionnés qui ne sont pas très courants », dévoile Jean-Baptiste Jarretou. Les « 4 à 5 modèles » seront disponibles à partir de septembre.
Atteindre les 6 projets en 2020
Si l’aventure Contain Life semble bien partie, Jean-Baptiste Jarretou avoue que les débuts n’ont pas été faciles. « Le plus dur dans la construction, c’est de faire le premier chantier, d’avoir le premier marché. Vous devez vous vendre alors que vous n’avez pas de salariés, pas d’ateliers, rien. C’est une idée sur le papier (…). C’est aussi une histoire de garantie décennale, qui est un peu plus compliquée d’avoir dans le domaine ». « C’est un type de construction qui est nouveau. Quand vous vous lancez dedans, il n’y a pas d’antécédents », souligne-t-il. « Dans 5 à 10 ans, il y aura une nomenclature auprès de la Chambre des métiers « Transformateur de conteneurs maritimes ». Les assurances auront une case spécifique et tout le monde pourra faire des conteneurs maritimes ».
La société, qui n’intervient qu’en Occitanie, répond à la RT2012. « On a une activité qui est complètement dans les règles de l’art du bâtiment. Dans tous nos permis de construire, on fournit l’attestation Bbio ».
Quant aux projets à venir ? La société espère signer 6 projets en 2020 !
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Propos recueillis par Rose Colombel
Photos : ©Contain Life