Cocorico ! Les groupes de construction français affichent une bonne santé

De son côté, Vinci a fait valoir un carnet de commandes d'un "niveau historique" d'un montant de 13,8 milliards d'euros, de quoi entrevoir des résultats en "nette amélioration" pour cette année. Les deux groupes sont d'ailleurs rivaux, chacun au sein d'un consortium, pour la maîtrise d'oeuvre du pont de Messine, qui pourrait devenir en 2011 le plus grand pont suspendu du monde reliant la Sicile et la péninsule italienne.
Vinci, qui a achevé avant les Jeux Olympiques le pont suspendu de Rion-Antirion entre les golfes de Patras et de Corinthe, a aussi fait état d'une "très forte activité dans la construction et les routes" en France. L'activité construction au sens strict, puisque Vinci est aussi présent dans les concessions, l'énergie et les routes, représente 112 millions d'euros de bénéfice net au premier semestre, soit 36 millions supplémentaires par rapport aux six premiers mois de l'année dernière.
Au rang des ouvrages pharaoniques, le viaduc de Millau a dynamisé le groupe Eiffage qui souhaite maintenant se tourner, toujours en France, sur les autoroutes, les prisons et les hôpitaux.
Comme le fait remarquer la Fédération française du bâtiment (FFB) dans un point sur la situation économique, "la reprise (dans le domaine) des bâtiments administratifs a eu lieu mais l'ampleur du phénomène a dépassé les prévisions" sur les premiers mois de l'année. Elle évoque à ce sujet "la hausse des subventions, la bonne tenue du secteur local, un cycle post électoral" ainsi que l'influence du plan "Hôpital 2007", qui prévoit la construction ou la rénovation d'un certain nombre d'établissements. Les appels d'offres pour des prisons, sur le mode du partenariat public privé - conception, réalisation, financement et entretien - sont également une aubaine pour les grandes groupes de BTP français, pour qui les grands projets internationaux se raréfient depuis quelques années.
Par Deborah CLAUDE pour AFP Paris