L'agence nationale de l'habitat, établissement public dédié à la réhabilitation des logements privés, s'était donnée pour ambition de rénover 38 000 logements précaires en 2014. Mais l'agence en compte finalement bien plus dans son bilan 2014. En effet, ce sont pas moins de 75 000 logements qui ont fait l'objet de travaux aidés pour un volume de l'ordre de 1,4 milliard d'euros, « soit l’équivalent de 28 000 emplois créés ou préservés », précise l'Anah.

Au total, l'agence a accordé aux ménages français 717 millions d'euros d'aides (dont 179 millions d'euros de Fart) en 2014, un budget en hausse par rapport à 2013 où le montant des aides ne s'élevait  qu'à 540 millions d'euros.

Selon l'Anah, « 75 % de ces logements rénovés sont occupés par des propriétaires très modestes (revenu annuel inférieur à 20 000 euros pour une personne vivant en IDF, à moins de 15 000 euros pour une personne vivant seule en province, ndlr.) ». Le nombre de logements aidés grâce au régime d’aides aux propriétaires bailleurs a augmenté de 3,3 % (hors bailleurs institutionnels) en faveur du conventionnement très social (+ 11 % ) et social (+ 3 %).

Les aides ont été équitablement réparties entre zones rurales et zones : 42 % des logements ont été rénovés en zone rurale, 34 % en zone urbaine et 24 % en zone intermédiaire.

La rénovation énergétique en tête

Dans le détail, l'agence a consacré une part importante de son budget à la rénovation énergétique avec 571 millions d'euros de budget dont 169 millions de Fart. Ainsi, ce sont près de 50 000 logements qui ont été rénovés grâce au Programme Habiter Mieux pour une aide moyenne de 11 460 euros. Depuis le début du programme, ce sont plus de 100 000 logements qui ont été rénovés.

L'Anah a également consacré 133 millions d'euros à la lutte contre l’habitat indigne et les logements très dégradés. Sur 9150 logements rénovés, près d’1 sur 2 a fait des travaux de rénovation énergétique. Si le nombre de logement rénovés est en recul par rapport à 2013 (12 150 en 2013), l’aide moyenne aux travaux est passée de 10 873 euros à 14 577 euros.

Les copropriétés dégradés et en difficulté ont bénéficié de 51 millions d’euros d'aides, soit l'équivalent de 13 000 logements rénovés. 30 % d’entre eux ont également bénéficié de travaux de rénovation énergétique. « Si le nombre de logements aidés est en recul par rapport à l’année 2013, le montant moyen est en hausse avec un montant d’aide de 3 903 euros (contre 2 770 euros en 2013, ndlr.)», note l'Anah. En effet en 2014, elle a financé des opérations de redressement de copropriétés qui engendraient d’importants travaux de requalification. A contrario, en 2012 et 2013, les subventions de l’Agence avaient essentiellement permis la réalisation de travaux de mise en sécurité ou des travaux urgents. Par ailleurs, l’Anah a participé à l’élaboration de la première opération de requalification de copropriétés dégradées (ORCOD), prévue par la loi ALUR. Cette opération portera sur le quartier du Bas-Clichy à Clichy-sous-Bois.

Enfin, 15 000 logements ont été adaptés en 2014 en raison de la perte d'autonomie de leurs occupants en 2014 contre 13 000 en 2013, pour un montant total de 50 millions d'euros (44 millions d’euros en 2013). Un partenariat est envisagé avec la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) et les caisses de retraite pour mieux informer les personnes de ces aides.

Les perspectives pour 2015

« Les moyens qui nous ont été accordés sont importants, explique Blanche Guillemot, directrice générale de l’Anah. Ils nous ont permis d’intensifier nos interventions en faveur d’une politique du logement solidaire. Nous poursuivrons notre action en ce sens en 2015. Opérateur actif des programmes nationaux relatifs, notamment, à la revitalisation des centres bourgs et au renouvellement urbain, nous concentrerons nos moyens là où habitent les ménages aux revenus les plus faibles et où se concentrent les phénomènes d’habitat privé dégradé ».  

En 2015, l’Agence dispose d’un budget de 625 millions d’euros (dont 123 millions de Fart) qui permettra de réhabiliter près de 73 000 logements dont 45 000 au titre de la rénovation énergétique.

C.T
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