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En France, l’accès aux espaces verts très disparate dans les centres urbains

Publié le 17 avril 2025

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Publiée le 16 avril, l’étude de l’Insee met en avant un accès inégal aux espaces verts dans les grands centres urbains. Reims, Grenoble et Dijon figurent parmi les villes les mieux lôties, comptant chacune plus 70 % d’habitants vivant à moins de 300 mètres de ces zones de végétalisation.
En France, l’accès aux espaces verts très disparate dans les centres urbains - Batiweb

Le 16 avril, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié une étude intitulée « Un accès inégal aux espaces verts dans les grands centres urbains ».

Le titre parle de lui-même et laisse introduire ces premiers chiffres : 52,4 % des habitants des grands centres urbains de France ne peuvent accéder à un espace vert à pied en moins de cinq minutes depuis leur domicile. 

Pour rappel, ces zones, à « 91 % constituées de bois et forêts, ne sont pas toujours accessibles au public. C’est en revanche le cas des squares, jardins, parcs et forêts publics : la facilité d’accès à ces espaces est mesurée ici pour les 26 millions d’habitants des 72 grands centres urbains de France métropolitaine », lit-on dans le rapport. 

L’étude repose sur la cartographie d'OpenStreetMap et les données géographiques de l'IGN.

Reims, Grenoble et Dijon parmi les villes les mieux lôties

 

Dans le détail, 60 % des Parisiens habitent à moins de 300 mètres d'un espace vert d'au moins 1 000 m2, contre un tiers (34 %) des habitants de centres urbains moins peuplés et moins denses. 

Les métropoles les plus peuplées - 200 000 habitants et plus - couvriraient un scope de 770 communes. Parmi elles, Reims (71,8 %), Grenoble  (71 %), voire Dijon (71 %), particulièrement bien loties, en termes de ratio entre le taux de couverture des parcs et jardins et la part de population y ayant accès à moins de 300 mètres. 

On ne peut pas en dire autant pour des villes moins denses comme Quimper (15,2 %), Nîmes (23,5 %) ou Aix-en-Provence (31,8 %), pour qui les espaces bleus, tels que les littoraux, ni les espaces verts privés ne sont pas pris en compte. Que dire également de La Seyne-sur-Mer, où seulement 12 % de la population vit près d'un espace vert, contre 75 % la commune de Creil, encerclée par les forêts.

« Des spécificités géographiques peuvent être à l’origine de ces disparités : si la majorité des grands centres urbains peu denses sont entourés de vastes forêts publiques, les autres grands centres urbains compensent leur manque de végétation environnantepar l’implantation de parcs et jardins publics », décrit l’Insee. 

Végétaliser les espaces urbains, une préoccupation depuis les années 70


À noter que cette analyse « ne vise pas à distribuer des bons et mauvais points, mais à mesurer la capacité des villes à donner un accès immédiat à la nature », a expliqué à l'AFP Martin Chevalier, chef de la division Statistiques et analyses urbaines à l'Insee, en soulignant que : « ce ne sont pas les grandes forêts périphériques qui vont le plus aider à atteindre cet objectif, mais davantage le petit parc de proximité ». 

Et d’évoquer l’importance des espaces verts dans la santé publique et le renforcement des liens sociaux. Sans compter leurs intérêts environnementaux, contribuant à la réduction des îlots de chaleur, pollution de l’air, perméabilité des sols, etc.

« En France, la nature en ville est une priorité depuis la circulaire de 1973 relative à la protection des espaces verts en zone urbaine, avec des normes reprises par l’OMS. Le Grenelle de l’environnement de 2007 et les lois qui en découlent, la loi Climat et Résilience et la Stratégie nationale biodiversité 2030 dont l’une des actions est le Plan national Nature en ville (2024-2030) réaffirment l’importance de ramener la nature en ville et de restaurer les continuités écologiques avec les trames vertes et bleues », développe l’Insee. 

En témoigne Paris, qui a adopté début avril son plan biodiversité 2025-2030, afin de mettre l’accent sur la végétalisation

Au coeur de ces objectifs : les collectivités locales, qui appliquent  la règle du « 3-30-300 » : 3 arbres visibles depuis chaque domicile, 30 % de couverture arborée par quartier, espace vert à 300 mètres. 

À l’échelle internationale, l’agenda 2030 des Nations unies a été adoptée et vise à renforcer l’accès de tous aux espaces verts. Le règlement européen de restauration de la nature - adopté en 2024 - cible une absence de pertes d’espaces verts urbains d’ici 2030 et une augmentation de leur surface d’ici 2050.


Par Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock
 

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