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Intoxication au plomb au château de Versailles : un procès en correctionnel

Publié le 10 février 2025

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Un procès s’est ouvert le 10 février à l’encontre de quatre entreprises et six personnes accusées de ne pas avoir protégé des ouvriers contre une contamination au plomb lors de la restauration de l’opéra royal du château de Versailles.
Intoxication au plomb au château de Versailles : un procès en correctionnel - Batiweb

Du 10 au 12 février, quatre entreprises et six hommes sont jugés devant le tribunal de Versailles pour blessures involontaires et mise en danger d'autrui. Ils sont accusés de ne pas avoir protégé des ouvriers contre une contamination au plomb sur le chantier de l’Opéra royal du château de Versailles, il y a 16 ans.

 

5 ouvriers contaminés au plomb

 

Cinq ouvriers étaient intervenus sur le chantier de restauration de cet opéra construit sous Louis XIV. Ces menuisiers – non protégés – avaient été contaminés au plomb après avoir inhalé des poussières.

« Ils ont failli mourir », a souligné Me Jean-Jacques Neuer, qui défend deux des victimes, parties civiles au procès.

Cette affaire révèle « un état d'esprit de notre société où la vie des ouvriers passe au second plan », a estimé Me Neuer, indiquant qu'aucune mesure n'avait été prise ni aucun équipement n'avait été fourni pour protéger ces ouvriers.

Après des plaintes de ces derniers, la juge d’instruction avait mis en examen l'Opérateur du patrimoine et projets immobiliers de la Culture (maître d'ouvrage délégué), l’entreprise Dekra (coordinatrice du chantier), le cabinet d'architecte Didier, l’entreprise de restauration de bâtiments anciens Asselin et le château de Versailles (maître d'ouvrage) – ce dernier ayant bénéficié d'un non-lieu en 2021.

 

« Blessures involontaires » et « mise en danger d’autrui »

 

À l'issue des investigations, la juge d'instruction avait ordonné en décembre 2022 un procès devant le tribunal correctionnel pour l’entreprise Dekra et l'Opérateur du patrimoine et projets immobiliers de la Culture, notamment pour «blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail ».

L’entreprise Asselin et son PDG François Asselin seront jugés pour ce chef, mais également pour « mise en danger d’autrui » et pour « complicité de subornation de témoin ».

M. Asselin – qui était jusqu’au mois de janvier président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) – conteste les faits, et affirme que ni lui ni l’entreprise n’était au courant de la présence de plomb sur ce chantier.

L’opéra royal du château de Versailles avait rouvert en 2009, après deux ans de travaux.

 

Claire Lemonnier (avec AFP)
Photo de une : Adobe Stock

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