Pris le 8 février, l'arrêté de transformation de l'ancien produit de placement Codevi en "Livret de développement durable" a créé l'obligation pour les banques de consacrer au moins 2% des sommes collectées à ces prêts au 1er janvier 2008. Un objectif qui correspond à un volume de prêts de 1,2 milliard d'euros environ et "devrait être atteint sans grande difficulté", selon M. Wellhoff, chargé de mission au service évaluation et économie de l'Ademe.

Le comparateur, accessible sur le site de l'Ademe, attribue à chacun des prêts une note sur trois, une fiche technique détaillant ses caractéristiques et un commentaire sur ses avantages et ses inconvénients. Sur les 56 prêts notés (les autres manquent d'information ou ne portent pas sur l'amélioration du logement), seuls neuf sont jugés "bons", 40 "moyens" et sept "insuffisants". Les "bons" prêts concernent tous des banques mutualistes, qui proposent des offres différenciées par caisse régionale ou zone géographique.

Le groupe Banque Populaire s'octroie un avantage très net, avec sept des neuf "bons" prêts. "L'avantage qu'avaient Banque Populaire ou le Crédit Mutuel, qui proposaient déjà des offres avant l'arrivée du Livret de développement durable, a été conservé", constate M. Wellhoff.

Le comparateur a été mis sur pied avec le concours du site comparatif de produits financiers "Testé pour vous". En outre, la méthodologie a été validée par un comité composé des associations CLCV, UFC-Que Choisir, Les Amis de la Terre, ainsi que des agences ANIL (Agence nationale pour l'information sur le logement) et Anah (Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat).

Sur la foi du comparateur, BNP Paribas et Société Générale, qui proposent une seule offre sur l'ensemble de leur réseau national, sont en retrait, avec des notes respectives de 1,8 et 1,9 sur 3, contre 2,6 pour les meilleurs prêts. Celle de la Banque Postale est jugée "insuffisante", avec une note de 1,5.

Les critères d'évaluation portent sur le taux du prêt (40% de la note), le montant et la durée maximum (30%), la souplesse du prêt avec modulation ou report des échéances (15%) et l'éventail des travaux réalisables (15%). Le montant peut aller jusqu'à 50.000 euros, même si la presque totalité des offres sont plafonnées à 21.500 euros. Depuis le 1er janvier 2005, l'Etat accorde un crédit d'impôt en cas de travaux "écologiques" pouvant aller jusqu'à 16.000 euros. Quant à la durée du prêt, sa limite est souvent fixée autour de dix ans, mais peut aller jusqu'à 20.

Pour M. Wellhoff, la véritable comparaison ne pourra se faire qu'à l'occasion de l'actualisation du comparateur, dans trois mois. "Quand tous les prêts auront été remis à jour, on verra qui a fait des efforts", estime-t-il.