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Les élections américaines, une opportunité mondiale pour l'environnement ?

Publié le 30 avril 2008

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L'Union européenne a pris la tête de la lutte contre le réchauffement climatique parce qu'elle ne pouvait pas se permettre d'attendre les Etats-Unis, récalcitrants à s'engager dans des négociations internationales. Mais les ambitions des candidats à l'élection présidentielle américaine laissent envisager une entente transatlantique sur cette question. Telle est l'idée défendue par Stephen Boucher dans un policy paper publié par le think tank Notre Europe.
Les trois prétendants encore en lice proposent chacun une nouvelle donne pour lutter contre le réchauffement climatique. John McCain, le candidat républicain, a déjà fait preuve d'audace dans la gestion du climat. Mais son projet présente de réelles faiblesses, notamment parce qu'il manque d'ambition. Des trois candidats, c'est Hillary Clinton qui aurait le programme électoral le plus poussé dans ce domaine. Son soutien à l'éthanol et la faisabilité de ses propositions font néanmoins l'objet de critiques. La position de Barack Obama est très proche de celle de l'ancienne Première Dame. Il promet cependant plus de fonds pour les énergies renouvelables.

Selon Stephen Boucher, le facteur déterminant ne sera pas la seule volonté du prochain Président, mais bien le soutien qu'il ou elle recevra de la part du Congrès et du grand public.

Le contexte devrait être plutôt favorable à une action contre le réchauffement climatique : la majorité soutiendra les actions dans ce domaine, plusieurs États américains veulent réduire leurs émissions, certains maires ont conclu un accord sur le climat et une majorité de citoyens souhaite agir rapidement. Néanmoins, les responsables européens doivent rester prudents, car aux Etats-Unis, "toute politique affectant le pouvoir d'achat risque de se retrouver hautement impopulaire". Par ailleurs, un changement de majorité au Congrès modifierait fondamentalement les perspectives environnementales.

Aujourd'hui, le plus grand intérêt de l'Union européenne est de garantir le succès des négociations pour un nouveau traité international sur le changement climatique. Les États-Unis et l'Europe pourraient faire du changement climatique une cause commune, plutôt qu'une pomme de discorde. Stephen Boucher recommande aux responsables européens, notamment à la future présidence française de l'UE, de maintenir un niveau d'exigence élevé et de concrétiser leur volonté de se tenir à la pointe de la lutte pour le climat. Si les objectifs européens sont atteints, cela pourrait aider Hillary Clinton ou Barack Obama à se conformer à leurs projets plus ambitieux et John McCain à dépasser son objectif de réduction, considéré comme insuffisant.

Stephen Boucher conseille également à l'Union d'entamer une réflexion avec les États-Unis sur la politique climatique à adopter. Pour lui, des contacts informels avec les équipes des candidats, des think tanks et les secteurs privés seraient judicieux. Enfin, la question du traitement des pays émergents et de la responsabilité différenciée reste un point critique. L'implication de ces pays est indispensable pour que les Etats-Unis acceptent d'agir, et l'UE pourrait faciliter les discussions. La Chine a fait quelques pas dans ce sens mais sa priorité reste le développement économique.

Pour Stephen Boucher, nous sommes à un stade crucial de la formulation de la politique climatique américaine, et l'Europe a là une occasion unique de contribuer à son élaboration et de combler ainsi le fossé transatlantique. Il y aurait selon lui beaucoup à gagner d'un partenariat renforcé entre les deux principaux acteurs du commerce mondial.

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