C'est cette filiale qui a jeté la banque publique de Leipzig (est) dans la tourmente: elle a investi pendant des années plus que de raison sur le secteur du "subprime" aux Etats-Unis, ce qui a failli provoquer la faillite de sa maison mère. SachsenLB, la seule banque publique régionale (Landesbank) de l'Est de l'Allemagne, n'a dû son salut qu'à l'intervention des caisses d'épargne et de Landesbanken, qui lui ont accordé une ligne de crédit de 17,3 milliards d'euros, puis à celle de LBBW, qui a accepté de racheter sa consoeur. LBBW, qui a injecté immédiatement 250 millions d'euros dans SachsenLB pour lui apporter de l'argent frais, doit encore examiner dans le détail les activités et les comptes de cette dernière avant que le prix final de la transaction soit fixé.

Le patron de LBBW, Siegfried Jaschinski, se déclare toutefois certain qu'il ne devrait pas y découvrir de mauvaise surprise, dans une interview au journal régional Leipziger Volkszeitung. LBBW s'est toutefois assurée par une clause la possibilité d'annuler la vente dans le cas contraire mais "il faudrait qu'il se passe vraiment beaucoup de choses" pour en arriver là, assure M. Jaschinski.

"Une telle mesure mettrait à mal la confiance du marché dans la LBBW", explique-t-il. La LBBW vient de renforcer son emprise sur SachsenLB, dont le directoire a présenté sa démission jeudi. Le patron de SachsenLB, Herbert Süss, partira le 15 septembre et sera remplacé par Joachim Hoof, qui dirige actuellement les caisses d'épargne de Dresde. Ce dernier sera épaulé par Wolf-Dieter Ihle, un ancien de LBBW. Par ailleurs, le parquet de Leipzig, qui envisage d'ouvrir une enquête contre SachsenLB, a reçu une lettre anonyme dénonçant les agissements d'anciens membres du directoire et du conseil de surveillance de la banque, a indiqué un porte-parole du parquet au journal die Welt.

Selon ce courrier, ils auraient manipulé les comptes afin de dissimuler l'ampleur des risques pris par Ormond Quay. Le parquet va a présent se pencher sur cette affaire.