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A Rabat, le politique devient VRP du BTP

Publié le 24 avril 2008

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François Fillon a invité les chefs d'entreprise français à être les fers de lance du rapprochement économique entre la France et le Maroc, qui multiplie réformes et initiatives pour attirer les investisseurs étrangers malgré une conjoncture mondiale adverse.
Au dernier jour de sa visite officielle dans le royaume chérifien, le Premier ministre, qui est notamment accompagné de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a de nouveau appelé à "intensifier" et "approfondir" le partenariat privilégié avec Rabat devant le Groupe d'impulsion économique franco-marocain (GIEFM), un forum réunissant depuis 2005 entreprises marocaines et sociétés françaises cotées au CAC-40.
A Rabat, le politique devient VRP du BTP - Batiweb
"La coopération politique et économique entre la France et le Maroc est excellente. Il n'était pas besoin de la relancer mais nous avons voulu avec le président de la République l'intensifier, l'approfondir", a déclaré François Fillon, qui a tenté de faire entendre son message auprès du Premier ministre marocain, Abbas el Fassi, et des patrons français et marocains, malgré une malencontreuse panne de micro .

"Vous, chefs d'entreprise, vous êtes les principaux acteurs de l'approfondissement de cette relation", a-t-il souligné . Les autorités marocaines tablent pour 2008 sur un taux de croissance de 6,1%, avec des secteurs en pointe : BTP, télécommunications, services, tourisme. Le taux de chômage au Maroc s'élève officiellement à 9,8%. La France, premier partenaire commercial du Maroc, premier investisseur étranger - mais aussi premier créancier public -, entend profiter de l'envol. Les entreprises françaises comptent pour l'heure près de 500 filiales dans le royaume.

De 2003 à 2007, près de 40% des investissements étrangers étaient d'origine française. "Le Maroc est un pays en mouvement, une économie en chantier, un formidable gisement d'opportunités", a affirmé Abbas el Fassi.

"L'environnement macroéconomique et financier du royaume est sain, malgré le renchérissement sans précédent du prix du baril et de nombre de matières premières", a-t-il plaidé. Le Maroc s'est lancé dans des chantiers colossaux - plan Azur pour le tourisme, plan Emergence pour l'industrie, Stratégie e-Maroc 2010 pour les technologies de l'information - afin de séduire les groupes étrangers et moderniser ses infrastructures.

Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi et vice-président du GIEFM, a estimé que ces plans étaient "extrêmement utiles" pour l'implantation des entreprises françaises mais que trois "soucis" devaient être levés afin de permettre le plein épanouissement des relations économiques entre Paris et Rabat. La valorisation insuffisante des ressources humaines, la fiscalité locale qui "n'est pas compétitive" et les conflits juridiques.

Deux groupes français étaient en vedette vendredi à Rabat. Alstom, qui finalisera l'accord pour la réalisation du tramway de Rabat - un chantier de quelque 100 millions - avec la vente de 22 rames Citadis, qui devraient entrer en service à l'été 2010. Une aide française de 75 millions d'euros sera en outre octroyée pour l'étude de faisabilité de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Tanger et Casablanca, les deux pôles économiques du royaume, qui devrait être opérationnelle en 2014. L'Office national des chemins de fer marocain (ONCF) prévoit l'acquisition de 18 rames TGV duplex, pour un montant de quelque 1,8 milliard d'euros.

Le groupe Pierre & Vacances, pour sa part, officialisera son implantation dans le royaume où le secteur du tourisme tire la croissance intérieure. Une avancée "symbolique" saluée par François Fillon.

Le contrat commercial pour la vente d'une frégate polyvalente de classe FREMM, promesse enlevée par Nicolas Sarkozy lors de sa visite d'Etat en octobre, devrait également être signé pour un montant d'environ 500 millions d'euros au terme du 9e séminaire intergouvernemental franco-marocain.

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