Quand la défense des chefs d'entreprise dénonce un 'racket' des HLM de Paris
Mardi, le parquet a requis 41 peines d'emprisonnement avec sursis, une dispense de peine et sept relaxes. Mercredi ont commencé à prendre la parole les avocats de dirigeants d'entreprises du BTP. Me Gilles Roumens a décrit un système de "débrouille" qui consiste "à racketter les gens qu'on peut racketter". "On savait que les partis avaient besoin de se financer. Vous aviez des marchés. Il fallait payer parce que c'était une règle générale", a expliqué l'avocat. Les chefs d'entreprise qui ont payé "l'ont fait contraints et forcés" par ce "système pernicieux". "Que la justice fasse son travail et permette à la nouvelle génération de ne pas se retrouver dans la même situation", a ajouté Me Roumens.
Evoquant le rôle joué par le "consultant" Jean-Claude Méry, mort en 1999 et présenté par l'accusation comme le "collecteur du RPR", Me Hervé Témime a expliqué que le chef d'entreprise qu'il défend "a compris qu'il fallait approcher M. Méry pour que sa société puisse avoir des marchés" avec l'Opac.
Méry était "un apporteur d'affaires", a assuré Me Roger Doumith, dont le client, dirigeant d'entreprise retraité, "ne connaissait pas le caractère sulfureux... ou ne voulait pas le connaître". Me Alexandre Varaut a défendu l'innocence d'un autre patron qui "a considéré qu'il était de l'intérêt de l'entreprise de payer l'information qu'on lui donnait".
Les plaidoiries doivent se poursuivre les lundi, mardi et mercredi après-midi.