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Paris : deux mesures pour transformer des bureaux en logements

Publié le 12 février 2016

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Ian Brossat, adjoint au maire de la Ville de Paris, soumettra deux mesures au conseil de Paris ce lundi, visant à inciter les propriétaires à transformer les bureaux obsolètes en logements. Sont prévues une exonération de taxe foncière pour une période de 5 ans à compter de l’achèvement des travaux et la possibilité de réversibilité de cette transformation pendant 15 ans. La Mairie de Paris espère ainsi atteindre l’objectif des 250 000 m2 de bureaux transformés d’ici 2020.
Paris : deux mesures pour transformer des bureaux en logements - Batiweb
C’est durant l’inauguration, jeudi 11 février, d’une toute nouvelle résidence dans le 13e arrondissement de Paris que Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris, a annoncé que deux nouvelles mesures seraient discutées au prochain conseil de Paris pour encourager la transformation de « bureaux obsolètes en logements ».

La première mesure repose sur une exonération de taxe foncière dont bénéficieraient les propriétaires pour une durée de 5 ans s’ils transforment les espaces de bureaux, devenus inadaptés aux besoins des entreprises, en habitations.

Le deuxième volet de l’annonce consiste en la possibilité, pour les propriétaires, de rebasculer leurs locaux en bureaux, et ce sans autorisation de changement d’usage, pendant 15 ans.

La Mairie de Paris, qui s’est fixée l’objectif de développer une offre de logements accessibles à tous les parisiens, entend ainsi transformer près de 250 000 m2 de bureaux obsolètes d’ici 2020.

« Ces mesures sont issues du Pacte Logement Pour Tous lancé par Anne Hidalgo, qui a réuni dès 2014 l’ensemble des acteurs du logement et organisé une concertation approfondie pour lever l’ensemble des freins à la production de logements. Elles peuvent aujourd’hui être mises en œuvre, la Ville de Paris ayant obtenu les modifications législatives nécessaires » précise un communiqué de la Mairie. 

L’exonération de taxe foncière représente un effort financier de la Ville de Paris estimé à près de 2 millions d’euros sur la durée de la mandature. « Par ces deux mesures concrètes, nous voulons inciter les propriétaires à s’engager dans une transformation de bureaux en logements. Il s’agit de gestes forts, qui contribueront à atteindre l’objectif de mandature de créer 10 000 logements par an, dont au moins 7 000 sociaux, sur l’ensemble du territoire parisien », souligne Ian Brossat.

A Paris, 217 immeubles de bureaux de plus de 1 000 m2 sont vacants

Selon une étude publiée en avril 2015 par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), 217 immeubles de bureaux de plus de 1 000 m2 seraient innocupés, pour une surface totale d’environ 800 000 m2.

Par ailleurs, l’étude révèle avoir comptabilisé 528 immeubles de bureaux anciens n’ayant pas fait l’objet de rénovation lourde ou de restructuration depuis les années 80. Parmi ces 528 immeubles de bureaux, 138 sont partiellement occupés ou sous-occupés, et « pourraient être mobilisés plus rapidement en vue d’être transformés. Ils représentent environ 470 000 m2 de surface », précise l’APUR.

Mais bien que ces bureaux représentent un important gisement pour des opérations de transformation à venir, atteindre les objectifs fixés par la Mairie de Paris ne sera pas chose facile.

En effet, l’étude réalisée par l’APUR dévoile que de 2001 à 2012, toutes catégories et surfaces confondues, seuls 378 600 m2 de bureaux ont été autorisés à être transformés en logements soit un rythme de 31 500 m2 par an. Ces projets ont été portés à 53% par des promoteurs et investisseurs, à 23% par des bailleurs sociaux et à seulement 20% par des particuliers et sociétés civiles immobilières.

En outre, l’APUR souligne que si l’on s’en tient aux opérations d’une plus grande envergure, « seulement 65 permis de construire ont été accordés pour des transformations portant sur plus de 1 000 m2 entre 2001 et 2012 », des opérations portées uniquement par des opérateurs immobiliers privés et des bailleurs sociaux.

Des bâtiments réversibles développés par Vinci

Si travailler à la transformation des immeubles peut ne pas séduire notamment du fait des coûts que cela engage, la réponse se trouve peut-être dans la construction de bâtiments qui dès leur conception anticiperait cette réversibilité.
En décembre 2015, lors du Salon de l’immobilier d’entreprise, Vinci Construction France a présenté Conjugo, une solution pour « construire réversible et répondre aux enjeux de la ville de demain », à savoir mobilité, mixité d’usage et durabilité.

La société a ainsi formulé sa volonté de mettre en place une solution qui permette aux bâtiments d’être facilement adaptables et d’avoir plusieurs vies. Et pour éviter les surcoûts de construction et faire face aux freins juridiques et techniques, Vinci souligne l’importance « d’anticiper la reconversion des locaux » et de construire durable.

Le concept

Vinci Construction mise sur une épaisseur moyenne de bâtiment de 13,5 mètres qui répond aux exigences de qualité et d’usage. Ainsi « les bureaux collaboratifs sont éclairés et ventilés naturellement, et les appartements lumineux pour plus de convivialité ».

En ce qui concerne la hauteur des étages, le groupe prône de passer d’une hauteur de 3,3 m pour les bureaux à 2,7 m « en regroupant les fluides et en optimisant le système constructif », permettant ainsi « d’économiser de la matière première et de gagner un étage par rapport à un immeuble de bureaux traditionnel ».

Pour plus de modularité, le mode constructif poteaux-dalles, sans retombée de poutres, est privilégié. « Cela permet de diminuer le nombre de poteaux et de multiplier les possibilités d’agencement de l’espace », précise Vinci.

Des placettes et des pontons pourraient venir desservir les étages : chaque logement et bureau aurait son accès personnalisé, notamment au travers de petits formats aménageables.

La flexibilité vaut également pour les façades non porteuses, en ossature bois, offrant une grande liberté architecturale.

Vinci estime que Conjugo est très compétitif et permettrait même une économie de 20 % sur les coûts de construction. « Le concept résout l’équation entre économie, qualité d’usage et éco-conception ».


R.C

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